Lors de la 45e réunion ordinaire du Conseil des ministres tenue ce vendredi 30 mai 2025, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a présenté une note d’information concernant l’état d’avancement du projet régional de la centrale hydroélectrique Ruzizi III. Ce projet, fruit d’une collaboration entre les États membres de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), vise à renforcer l’intégration énergétique régionale.
Le ministre a souligné que la clôture financière du projet est prévue pour le 30 septembre 2025. Afin de respecter ce calendrier, il est impératif de mobiliser les fonds nécessaires pour finaliser les activités restantes de la phase de développement. Dans cette optique, Teddy Lwamba a sollicité l’approbation de la Première ministre, Judith Suminwa, pour la signature de l’avenant numéro 4, essentiel pour permettre à la société Ruzizi III Energy Limited de poursuivre ses engagements financiers.
Le projet Ruzizi III, d’une capacité prévue de 206 mégawatts, représente un investissement estimé à 800 millions de dollars américains. Il est soutenu par plusieurs bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union européenne. Une fois opérationnelle, la centrale fournira de l’électricité à environ 30 millions de personnes en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi, contribuant ainsi à réduire le déficit énergétique dans la région, selon Enquête.cd.
Cependant, des préoccupations subsistent quant à la sécurité dans la région du Sud-Kivu, où le projet est implanté. Des conflits armés, notamment l’activité des rebelles du M23, ont conduit certains bailleurs de fonds, comme la Banque européenne d’investissement, à adopter une approche prudente concernant leur engagement financier.
En mars 2025, la Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé le report de son financement suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région, mettant ainsi le projet en pause. Ruzizi III devait exploiter les eaux du fleuve Ruzizi, à la frontière entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi, dans la province du Sud-Kivu.
Pour relancer ce projet, le ministre Teddy Lwamba devra s’assurer de la stabilité de la région, alors que les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ne sont plus sous le contrôle du gouvernement, étant entièrement dominées par les rebelles du M23.
Jean-Baptiste Leni