L'Observatoire de la dépense publique (ODEP) vient de mettre à jour son étude publiée en 2023, contenant plusieurs propositions constructives en faveur d’une réforme majeure, à savoir la réduction du train de vie de l’État. Ceci, dans le but d’« éclairer l’ensemble de la nation et d’écarter le risque d’une évocation superficielle de cette réforme par certains acteurs publics, qui, malheureusement, semblent la traiter avec désinvolture, sans en saisir pleinement l’importance ».
Dans l'étude revue et enrichie en avril 2025 et parvenue ce lundi 28 avril 2025 à DEKECO.COM, cet établissement de contrôle citoyen des finances publiques de la RDC considère que « la renaissance du Congo passe par un projet national de développement participatif rationnel qui puisse mobiliser toutes les mains, toutes les têtes. Un État qui va permettre de réunir toutes les consciences autour d’un dessein national, d’une volonté de construire un avenir ensemble, de manière à occulter progressivement les relents politiciens et les valeurs négatives cristallisées en 63 ans ».
Mettre la construction économique au service de la consolidation de l’unité nationale
Le président du Conseil d'administration de l'ODEP, le professeur Florimond Muteba Tshitenge, qui a signé cette étude, recommande :
« Nous devons mettre la construction économique au service de la consolidation de l’unité nationale ».
Selon lui, « Le développement participatif, dans la mesure où il permettra aux nombreuses initiatives d’éclore au niveau du village, du secteur, du territoire, de la province, de mettre au grand jour les limites territoriales d’une localité ou d’une province qui se développe et qui aura besoin d’un marché acheteur, de fournisseurs, de partenaires divers hors de ses limites territoriales et ethniques ».
Il poursuit :
« Ces limites démontreront l’importance d’une solidarité inconditionnelle, d’une complémentarité nécessaire entre les acteurs du développement dans le pays tout entier et même au-delà de nos frontières. »
« Lorsque nos divers groupes sociaux seront devenus complémentaires dans la construction du développement, les antagonismes ethniques disparaîtront progressivement et le sentiment de solidarité nationale prendra le dessus. L’unité nationale pourra alors se construire réellement sur des bases objectives et saines », explique-t-il.
À en croire M. Muteba Tshitenge de l'ODEP, « le développement participatif est aussi la voie obligée pour le renforcement des politiciens, la volonté ferme de construire et protéger l’indépendance nationale. Il faut l’indépendance et la souveraineté nationale. Il ne suffit pas de l’affirmer dans les discours, il faut démontrer en théorie comme en pratique comment y arriver ».
Être porteur d’une vision, d’un développement endogène, indépendant, autocentré et autodéterminé
L'étude assure que « Le processus de construction et de production de l’indépendance nationale passe par la transformation totale de nos mentalités, de notre système productif, de notre société toute entière. Faire triompher la culture nationale, révolutionner notre système éducatif, construire la démocratie participative, c’est cela l’objectif à atteindre pour nous tous, Congolais. Le peuple congolais pourra ainsi arracher un peu chaque jour une partie de cette indépendance. Il fera du Congo un pays riche et prospère qui pourrait enfin jouer pleinement son rôle de leader du continent africain et aider ce continent à se construire dans l’indépendance et la dignité ».
Pour réduire de manière efficace et durable le train de vie d’un État néocolonial, l'étude revue et enrichie de l'ODEP recommande aussi ce qui suit : « Il faut être porteur d’une vision, d’un développement endogène, indépendant, autocentré et autodéterminé. Un État où la dépense publique sera réellement un instrument pour construire le développement, où la rationalité de la dépense et la justice distributive vont triompher. Un État fondé sur la participation totale de toute la population comme moteur, acteur et bénéficiaire du développement. »
Bienvenu Ipan