Dans une note circulaire ce lundi 31 mars 2025, le général-major Somo Kakule Evariste, gouverneur du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC – dont une grande partie est sous occupation de l’armée rwandaise et des rebelles de l’AFC-M23 – a ordonné la mise en congé technique des fonctionnaires et agents de l’État non encore présents à Beni, désormais siège provisoire de la province sur décision de Kinshasa.
Selon le gouverneur, qui évoque une « cause de force majeure », « les obligations réciproques du travailleur et de l'employeur sont suspendues pendant la période du congé technique », ce qui explique que même leur rémunération par le gouvernement de Kinshasa est suspendue.
« Néanmoins, les cadres et agents n'ayant pas fait allégeance aux RDF/M23 continuent à bénéficier de la prise en charge médicale », précise le document.
Le gouverneur militaire laisse entendre que cette mesure ne sera levée que lorsque « la situation de force majeure » aura pris fin.
Cette situation vient s’ajouter à la situation économique et humanitaire déjà précaire, notamment à Goma, sous occupation du M23 depuis plus de deux mois. Cette situation a provoqué des déplacements massifs et intensifié les besoins, notamment pour les blessés de guerre.
Par conséquent, l’aide humanitaire peine à atteindre les camps de déplacés dans certaines agglomérations, notamment à Goma, où l’accès reste difficile, en partie à cause de la fermeture de l’aéroport de Goma.
Entre-temps, le gouvernement congolais et ses partenaires ont procédé, depuis fin février, au lancement du Plan de réponse aux besoins humanitaires 2025, afin de mobiliser 2,54 milliards de dollars.
Bruno Nsaka
