Minerais du sang : Qui sont les grandes entreprises de la tech qui s’en approvisionnent à travers le Rwanda et comment ? (explication)

Un des bâtiments d'Apple. Droits tiers
Un des bâtiments d'Apple. Droits tiers
PAR Deskeco - 13 mar 2025 12:45, Dans Mines

Dans son étude sur le conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur français en RDC, cite les entreprises généralement spécialisées dans la tech qui s’approvisionnent en minerais du sang en provenance de la RDC, et explique comment elles s’en approvisionnent souvent à travers le Rwanda.

Les entreprises citées sont généralement américaines : Tesla, appartenant à l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, Apple, fabricant de la marque iPhone, Motorola, Intel et HP, du côté des États-Unis. Ces entreprises sont représentées dans cette étude à travers leurs logos. Du côté du Canada, c’est l’entreprise BlackBerry, et en Finlande, c’est l’entreprise Nokia. Ces géants de la tech constituent le marché des minerais du sang exploités en RDC.

Comment s’approvisionnent-elles ? (itinéraire)

Dans un schéma présenté dans cette étude, ces minerais ne sont pas exportés directement vers ces entreprises. Ils passent par des voies contournées avant d’atteindre leur destination. Une manière pour ces entreprises de brouiller la piste ? Ces minerais quittent le Rwanda en direction de cinq pays principalement : l’Autriche, le Kazakhstan, la Chine, Hong Kong et la Malaisie.

Les minerais qui vont vers l’Autriche sont ensuite transférés vers le Canada pour l’approvisionnement de l’entreprise BlackBerry, et en Finlande pour approvisionner Nokia.

Cependant, ceux qui quittent le Rwanda pour la Chine et la Malaisie sont directement exportés vers les États-Unis pour approvisionner les géants de la tech (Tesla, Apple, Motorola, Intel et HP).

À part ces minerais exportés par le Rwanda vers ces pays, il y a également des fonderies implantées sur place dans l’Est de la RDC. Ces fonderies exportent illégalement ces minerais de conflit. Hong Kong, cette ville chinoise réputée dans la tech, en achète à la fois auprès du Rwanda et des fonderies ; Hong Kong ne revend pas ensuite à ces entreprises américaines.

À part Hong Kong, ces fonderies exportent également vers la Thaïlande et la Malaisie. De ces deux pays asiatiques, ces minerais critiques sont ensuite exportés directement vers leur destination finale : les États-Unis d’Amérique.

Jean-Baptiste Leni

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