Reddition des comptes 2023 : Rubens Mikindo accuse le Foner d’avoir dissimulé plusieurs millions de dollars de parafiscalité sur les produits pétroliers

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PAR Deskeco - 17 oct 2024 09:41, Dans Corruption

Lors de la plénière consacrée à l'examen de la reddition des comptes du budget  exercice 2023 ce mercredi 16 octobre, Rubens Mikindo, député national de la majorité, a accusé le Fonds d'entretien routier (Foner) d’avoir réalisé des recettes de parafiscalité sur les produits pétroliers bien supérieures à celles déclarées officiellement à la cour des comptes.

 

En s'appuyant sur des données provenant du ministère des Hydrocarbures, le député de l’UDPS,  élu de Walikale, dans le Nord-Kivu, a affirmé que le Foner devrait percevoir au minimum 19,75 millions de dollars américains par mois, soit 237 millions de dollars par an, uniquement grâce à la parafiscalité sur les produits pétroliers. Or, les comptes présentés par le Foner à la Cour des comptes ne reflètent qu'une fraction de ce montant.

 

«Comment expliquer qu’après le  contrôle par la cour des comptes,  il nous est présenté la somme de 172 412 285 dollars pour tout l’exercice 2023, pendant que jusque-là, je n’ai fait mention que de la parafiscalité appliquée sur les produits pétroliers. Qu’en est-il des statistiques sur les péages routes ? », S’interroge-t-il.

 

Pour appuyer  ses propos, le député a pris l'exemple de la zone sud, dans le grand Katanga, où le volume mensuel moyen des produits pétroliers est de 150 mètres cubes, selon lui. Avec une parafiscalité de 100 dollars par mètre cube, le Foner devrait percevoir au moins 15 millions de dollars par mois dans cette seule région.

 

Cette somme serait encore plus supérieure, si les recettes liées au péage sur les routes étaient prises en compte. 

 

Face à cette situation, Rubens Mikindo a appelé à une enquête approfondie sur les finances du Foner, en impliquant notamment le groupement professionnel des distributions des produits pétroliers (GPDPP).

 

« Ce contrôle(…) peut permettre d’engranger également des ressources budgétaires additionnelles pour le grand bonheur des électeurs qui nous attendent impatiemment sur la réhabilitation et l’entretien de nos routes sur  différents tronçons », recommande-t-il.

 

Et pourtant, le linéaire du réseau Routier d’Intérêt Général de la RDC est long d’environ 58.000 km. En ce qui concerne les routes nationales, à peine 3.000 km sont revêtus, soit approximativement 5%, contre une moyenne de 25%, en Afrique subsaharienne, selon les données du ministère des Infrastructures et travaux publics (ITPR).

 

Bruno Nsaka

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