Les assemblées annuelles de la Banque africaine de Développement (BAD) se tiennent du mercredi 29 au vendredi 31 mai 2024 à Nairobi, la capitale kenyane. Classée triple A (la meilleure note attribuée par une agence de notation pour évaluer la capacité d’un État à rembourser sa dette), la BAD se positionne aujourd’hui comme une pierre angulaire dans l’écosystème financier africain, qui bénéficie du soutien consensuel des trois principales agences de notation. Une occasion pour Akinwumi Adesina, président de la BAD, de souligner que ces enjeux de la réforme de l’architecture financière internationale sont organisés dans un contexte exacerbé par le changement climatique. Celui-ci a mis en lumière les réalisations significatives de la BAD qui reposent sur l’engagement robuste des États-Unis et d’autres pays actionnaires pour contribuer à cette solidité financière, avec notamment « le déblocage de 10 milliards de dollars en 2023 en financement des initiatives, touchant la vie de 500 millions de personnes à travers l’Afrique ».
Car, au cours de la dernière décennie, 50 milliards de dollars ont été investis dans des infrastructures majeures telles que la route reliant Addis Abeba à Mombasa et le corridor Abidjan-Lagos, ainsi que la construction d’un chemin de fer à écartement standard devant relier, la Tanzanie, le Burundi et la République démocratique du Congo. Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a évoqué la question préoccupante de l’endettement, exacerbée par un modèle de financement extérieur ayant montré ses limites. Il a critiqué le faible impact des financements extérieurs sur les attentes et les engagements, notamment en matière de climat en Afrique.
Nécessité d'une réforme profonde
« Seuls 5,1 % des fonds alloués par les Droits de tirage spéciaux ont bénéficié au continent. C’est ainsi que j’insiste sur la nécessité d’une réforme profonde de la gouvernance financière mondiale et je me félicite de l’adhésion de l’Union africaine au G20 », a - t - il précisé.
De nombreux dignitaires, dont des chefs d’État et de gouvernement, des ministres des Finances et de l’Économie membres du conseil des gouverneurs, ainsi que 3 000 délégués, prennent part à ces travaux. Ces derniers vont, pendant quelques jours, réfléchir sur la vision des pères fondateurs de la BAD, qui est axée sur la réalisation de la prospérité dans l’unité.
Les chefs d’État africains présents à ces assemblées annuelles de la BAD ont déploré les barrières solides de l’architecture financière internationale qui conduisent l’Afrique à emprunter à des taux 8 à 10 fois plus élevés que leurs homologues. Appelant à une nouvelle architecture financière qui tienne compte du changement climatique, ces dirigeants s’activent pour accélérer le commerce intra-africain, qui ne représente actuellement que 15% du total, contre 60% en Asie et 70% en Europe.
Ces assemblées annuelles qui vont se clôturer le vendredi 31 mai, constituent un forum où les gouverneurs de la Banque peuvent partager leurs expériences en matière de gestion du fardeau croissant de la dette publique, qui a augmenté à la suite des chocs économiques mondiaux de ces dernières années.
Bref, c’est une véritable plateforme de réflexion sur l’engagement du Groupe de la Banque quant à l’accomplissement de sa mission de développement du continent africain et d’amélioration du cadre de vie de ses populations.
DESKECO