Dans un communiqué parvenu ce vendredi 10 mai 2024 à DESKECO.COM, la coalition le Congo N’est Pas à Vendre (CNPAV) se dit vivement préoccupée par les informations faisant état d'une « donation » de 70 millions USD qui aurait été faite par Zijin Mining au profit d’une organisation non-gouvernementale (ONG) dirigée par M. Jean David E’ngazi, membre du Conseil d'Administration de la Cominière.
Le CNPAV constate que ceci n’est que le plus récent d'une succession d'informatons inquiétantes sur la gestion opaque des actifs de lithium du pays par la Cominière, une société du portefeuille de l’Etat. Il demande une enquête officelle et que les hauts fonctionnaires impliqués dans la mauvaise gestion des ressources du pays soient tenus redevables.
Le CNPAV appelle le gouvernement de la République et les institutions de contrôle à:
●Lancer une enquête officielle sur la mauvaise gestion par la Cominière et les ministères des mines et du portefeuille, du gisement de ithium de Kitotolo-Manono;
●Entamer une action disciplinaire contre les membres du conseil d’administration impliqués dans la transaction vers l’ONG le Bouclier;
●Passer à la restitution des fonds au trésor public et entamer un audit indépendant des fonds déjà reçus et dépensés par Le Bouclier;
●Utiliser les résultats de l'enquête de ’IGF pour des actions judiciaires contre les personnes impliquées dans le dossier ;
●Inscrire cette question au conseil des ministres et inviter le ministre des Mines devant la presse dans le cadre de la redevabilité du gouvernement ;
●Inviter le ministre des mines devant le parlement pour lui dresser une question orale avec débat sur le dossier Cominière;
●Assurer la publication du contrat Manono Lithium SAS conformément aux exigences du code minier.
Le CNPAV rappelle que la République démocratique du Congo (RDC) possède un des gisements de lithium les plus stratégiques du monde, notamment le gisement de Kitotolo-Manono, dans le Tanganyika.
Le communiqué précise que dans le contexte de la transition énergétique, ce minerai est hautement convoité en raison de son utilisation dans les batteries des véhicules électriques. Le gisement de lithium de Manono présente un énorme potentiel pour aider la RDC à se développer économiquement. Cependant, il a été au centre de nombreuses accusations, notamment de corruption et de mauvaise gestion.
Ce gisement a fait l’objet d’une forte compétition entre investisseurs et appartenait jusqu’en 2022 à Dathcom, une joint-venture contrôlée par une société australienne AVZ Minerals. En avril 2022, le ministère avait demandé la rétrocession de la partie nord-est du gisement, et a ensuite annulé le permis pour Kitotolo-Manono complètement en février 2023. Vu le fort intérêt d’investisseurs pour le site, le gouvernement aurait dû, selon le CNPAV, organiser un appel d’offre pour négocier un accord en position de force. En lieu et place, déplore la coalition, le ministère (des Mines: ndlr) semble avoir permis la Cominière de négocier de gré à gré un accord avec Zijin Mining qui reste non publié jusqu’à aujourd’hui.
Bienvenu Ipan