Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a officiellement réceptionné les clés de la première station industrielle du projet de dégazage du golfe de Kabuno, situé dans la région de Goma, au Nord-Kivu, mercredi 27 septembre. Cette étape marque le passage du projet à sa phase industrielle, après une phase pilote lancée en 2017.
Selon Didier Budimbu, au moins trois stations similaires seront nécessaires pour assainir la partie du lac Kivu concernée, où le dioxyde de carbone dissous dans l'eau constitue une menace pour les populations riveraines. Cependant, il a souligné qu'il était important de distinguer le dégazage, qui vise à extraire le dioxyde de carbone nocif pour la santé, de l'exploitation du gaz méthane pour produire de l'électricité.
Le ministre a expliqué : "Quand on retire le CO2, des mesures d'atténuation environnementale sont mises en place pour essayer d'absorber ce gaz nuisible pour la santé humaine."
Cette première phase du projet est exécutée par la société française Limnological Engineering, et le coût total de la phase industrielle est estimé à environ 5 millions d'euros.
Le projet de dégazage du golfe de Kabuno est crucial pour prévenir le pire scénario, à savoir une éruption fissurée ou phréatique-magmatique sous le lac Kivu et/ou un séisme majeur, qui pourrait entraîner une éruption limnique avec une libération de gaz potentiellement dangereux. Les experts estiment que ce projet pourrait sauver jusqu'à 2 millions de vies en cas d'explosion de CO2.
Le projet avait été lancé en mai 2016 par Aimé NGOI-MUKENA, alors Ministre des Hydrocarbures, et avait été confié à l'entreprise française Limnological Corporation pour sa réalisation. Malgré une première annonce en 2020 visant à achever le dégazage à grande échelle du golfe de Kabuno, le projet n'avait pas progressé jusqu'à présent
