RDC : les bureaux de change appelés à s'enregistrer auprès de la BCC, Nicolas Kazadi promet des mesures restrictives pour réguler ce secteur

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Photo d'illustration
PAR Deskeco - 19 juil 2023 08:40, Dans Actualités

Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi a brossé la problématique de l'informalité des bureaux de change en République Démocratique du Congo (RDC) au cours du briefing presse tenu lundi 17 juillet 2023. Pour l'argentier national, tout bureau de change exerçant au pays doit figurer dans la base des données de la Banque Centrale du Congo (BCC). Ce qui n'est pas le cas pour la majorité des bureaux de change retrouvés en RDC. 

Nicolas Kazadi demeure ferme sur la nécessité de renverser la table dans ce secteur.

"Concernant les cambistes, le marché parallèle est difficilement maîtrisable. Normalement, les bureaux de change sont censés être enregistrés à la Banque Centrale mais beaucoup ne les sont pas. Si vous n'êtes pas enregistrés à la BCC, vous devez travailler sous couvert d'un bureau enregistré. Le contrôle des bureaux de change est un peu problématique. C'est l'histoire de ce pays où tout est quasiment informel. C'est un défis que nous avons", a-t-il diagnostiqué. 

Il a fait remarquer le danger de ces bureaux de change qui violent dans la plupart des cas le plafond de toutes les transactions en devise étrangère sur le territoire national fixé à 10 000 ($, €, £). 

"Les bureaux de change congolais ne sont pas soumis à la limitation dans la mobilisation d'espèces située à 10 000 dollars. Ils peuvent brasser des millions de dollars, ils ont cette spécificité. Ça devient une aubaine où les opérations se déplacent du secteur formel avec les banques vers les bureaux de change qui permettent ce genre des transactions", a-t-il éclairé.

Il a promis dans les prochains jours des mesures de la BCC pour réglementer la question des bureaux de change en RDC. 

"Ce sont des questions qu'on a examinées. La question des bureaux de change est en examen. La Banque Centrale va certainement venir dans les jours qui viennent avec d'autres propositions pour mieux réglementer les bureaux de change pour qu'ils ne soient plus un problème mais plutôt une solution. On doit éviter qu'ils soient un canal pour récupérer l'argent de la BCC pour le faire fuir ou l'utiliser à d'autres fins. Nous avons besoin de l'apport de tous pour qu'ensemble nous puissions identifier les vrais problèmes et pousser le changement positif que nous voulons", a-t-il dit. 

En outre, Nicolas Kazadi a rassuré que le pays dispose d’un matelas financier important de plus ou moins 5 milliards de dollars de réserve de change qui se fait injecter stratégiquement sur le marché de change.

Depuis le début de l'année 2023, la RDC fait face à la dépréciation de sa monnaie face au dollar américain. À noter que l’instabilité du taux de change est une situation qui, non seulement entraîne la flambée des prix des produits de première nécessité, mais également une occasion pour les cambistes de manipuler arbitrairement le taux de change. Ce qui, d'après plusieurs experts du secteur n’est pas avantageux.

Jordan MAYENIKINI 

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