Alors que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi est arrivé ce mercredi 13 mai dans la province du Haut-Katanga, où il est annoncé à l’inauguration d’une unité de production de l’usine d’acide sulfurique de Kamoto Copper Compagny (KCC), Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) alerte sur l’implication de Dan Gertler dans cette usine.
En effet, selon différentes sources, sur place à Kolwezi, Felix Tshisekedi va inaugurer notamment une succursale de la Banque centrale du Congo (BCC), le bâtiment abritant le bureau de travail du Président de la République construit juste à côté de l’hôtel du gouvernement ainsi qu’une unité de production de l’usine d’acide sulfurique de Kamoto copper Company, (KCC).
Dans son rapport intitulé ; « Des milliards perdus : enquête financière sur les transactions de Dan Gertler dans le secteur extractif », publié ce mercredi 13 mai, le CNPAV affirme que l’israélien Dan Gertler collecte secrètement des royalties au sein de KCC.
De ce fait, le porte-parole du CNPAV, Jean-Claude Mputu a appelé le président Félix Tshisekedi de ne pas s’impliquer dans les affaires où plane l’ombre de Dan Gertler.
« Nous avons rappelé au président Tshisekedi que Dan Gertler est sous sanction. C’est quelqu’un qui pille la République. Faire des affaires avec lui, c’est devenir soit même corrompu. Le président de la République et ses services sont saisis du danger qu’incarne Dan Gertler. Ils devraient, s’ils ont l’amour du Congo, auditer une enquête et faire en sorte que Dan Gertler va en prison pour cesser de jouir de nos richesses », a déclaré J-C Mputu.
Le rapport du CNPAV décrie nommément l’implication de Dan Gertler dans le fonctionnement de KCC.
« Depuis 2009 et la « revisitation » des contrats miniers congolais, la Gécamines a le droit de collecter des royalties correspondant à 2,5 % des ventes nettes de cuivre et de cobalt de KCC. Néanmoins, Gertler collecte secrètement ces royalties à la place de la Gécamines à partir du premier semestre 201344. Cette substitution est initialement justifiée par le remboursement d’une série de prêts complexes consentis par les sociétés de Gertler à la Gécamines entre décembre 2012 et janvier 2015 », indique le rapport du CNPAV.
Pourquoi une attention particulière sur Dan Gertler !
Pour Jean-Claude Mputu, le contrôle citoyen de la société civile envers Dan Gertler est justifié par le fait qu’il contrôle depuis plus de 20 ans le secteur minier congolais, première source des revenus de la RDC.
« Le CNPAV ne s’acharne pas sur Dan Gertler. Nous dénonçons beaucoup des choses. Nous réclamons notamment la publication de tous les contrats dans les secteurs que ça soit dans le secteur minier ou celui de la gouvernance. Il y a notamment le contrat des passeports dont nous exigeons sa publication. Nous avons aussi réclamé la publication du contrat sur le RAM avec l’ARPTC et la société 5C Energy. Dan Gertler est un problème spécifique au Congo parce que personne au Congo sur les 20 dernières années n’a influé autant sur le secteur minier qui est la première source des revenus de la RDC. A lui, tout seul, il a fait perdre à la RDC plus de 2 milliards de USD, la moitié du budget de l’Etat. C’est énorme », a-t-il expliqué.
A l’en croire, « Dan Gertler n’est pas un investisseur. Il a gagné de l’argent parce qu’il sert des relais entre les multinationales et le gouvernement congolais. Il est en fait, le complice des autorités pour vendre les actifs de l’Etat ».
Le porte-parole du CNPAV a aussi formulé quelques recommandations aux autorités compétentes. Il voudrait bien que soit diligenté un audit administratif pour aboutir à l’annulation de tous les « contrats illégaux » au bénéfice de Dan Gertler.
« Premièrement, les recommandations sont adressées aux autorités exécutives, le président de la République, les ministres des Mines et du Portefeuilles qui ont la responsabilité sur les actifs de la Gécamines. C’est à eux d’auditer un audit administratif pour annuler tous les contrats illégaux pour permettre à l’Etat de récupérer ses moyens. Deuxièmement, le parlement à son tour doit instituer une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur toutes ces affaires, avec les déclarations d’Albert Yuma, qui sèment le trouble au sein de l’opinion. Troisièmement, c’est à la société civile y compris les médias de dénoncer la corruption », propose-t-il.
Jordan MAYENIKINI