Dans sa communication lors de la 58ᵉ réunion du Conseil des ministres ce vendredi 12 septembre 2025, Félix Tshisekedi a une nouvelle fois appelé les membres du gouvernement à la discipline budgétaire pour des actions orientées vers le bien-être de la population.
« La gestion des crédits publics doit désormais rompre avec toute logique de consommation automatique. Elle doit se traduire par des dépenses intelligentes, pertinentes, porteuses d’impacts réels sur les priorités nationales et génératrices de résultats tangibles pour nos populations », a déclaré le président de la République, selon des propos contenus dans le compte-rendu du Conseil des ministres, lu par Augustin Kibassa, ministre congolais de l’Économie numérique.
Pour Tshisekedi, cette « exigence ne relève pas d’un choix mais d’un devoir républicain incontournable ».
« La crédibilité de l’État, la bonne marche de l’action du gouvernement et la confiance de nos concitoyens en leurs institutions en dépendent directement », a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter :
« L’argent public n’est pas une source inépuisable. Il constitue un patrimoine commun que nous devons protéger, optimiser et investir exclusivement au service de la transformation sociale et économique de notre pays ».
Des propos politiques non assortis d’exemples sur le terrain
Ce discours de Félix Tshisekedi, qui est le même que celui tenu lors du premier Conseil des ministres du gouvernement Suminwa 2, bien intentionné soit-il, n’est jamais accompagné d’actions de terrain, dont l’institution présidentielle de la République n’a jamais donné un bon exemple, étant souvent plongée dans les dépassements budgétaires, essentiellement pour la rémunération du personnel et le fonctionnement.
Dans un rapport récent, l’Observatoire de la dépense publique (Odep) a fait observer que depuis des décennies, les crédits alloués aux investissements n’atteignent pas 5 % d’exécution, pendant que ces fonds sont dépensés pour le fonctionnement des institutions et les rémunérations.
Selon l’Odep, les dirigeants congolais sont dominés par une vision de court terme et sont prisonniers d’une gouvernance réactive, plus tournée vers la gestion de l’urgence que vers la construction de l’avenir.
Bruno Nsaka