Jean-Jacques Lumumba, lanceur d'alerte et coordonnateur du Réseau Panafricain de Lutte contre la Corruption (UNIS), fait des révélations sur EGAL Sarl, une société de droit congolais spécialisée dans les activités agro-pastorales. Au cours d'une interview accordée au média Upendo, Jean-Jacques Lumumba a fait savoir qu'à l'époque où il fût Responsable des engagements à la BGFI Bank, il a clairement vu des virements venant de la Banque Centrale du Congo décaissés sur le compte de la société privée EGAL Sarl.
Des actes selon lui "surréalistes", car, dit-il, une banque centrale ne peut pas financer une société privée. Il a également fait savoir que la société EGAL ne paye pas correctement ses impôts. Elle a bénéficié de plusieurs exonérations.
"Et pour ne citer qu'un fait ou deux, je me suis retrouvé dans un compte où j'ai clairement vu des virements venant de la Banque Centrale du Congo décaissés sur le compte d'une entreprise privée appartenant à un très proche de l'ex-président Kabila. Ce qui est surréaliste parce qu'une banque centrale ne peut pas financer une société privée. La même société aujourd'hui revient encore sur la table parce qu'elle a bénéficié de plusieurs exonérations. Elle ne paye déjà pas correctement ses impôts", a déclaré Jean-Jacques Lumumba.
Pour cet ancien banquier de la BGFI, la cause principale de son exil est liée à EGAL Sarl. C'est après avoir dénoncé des pratiques peu "orthodoxes" entre la BGFI Bank et EGAL, qu'il s'est retrouvé contraint à l'exil.
"C'est à cause principalement de cette société qui s'appelle "EGAL" que je suis en exil. Parce qu'il y a des choses surréalistes qui se sont passées sur ce compte. On a découvert des achats d'animaux", a-t-il dit.
Pour rappel, le lanceur d'alerte a découvert en 2016 de nombreux documents compromettants, dévoilant le cœur du système de corruption qui gangrène le Congo. Aujourd'hui réfugié en France, Jean-Jacques Lumumba milite pour la création d'une institution de lutte contre la corruption et d'un parquet financier.
Jordan Mayenikini