La COGEP salue la décision du Gouvernement de faire toute la lumière sur la vente des actifs de la GECAMINES. Cependant, cette coalition des ONG exige l’annulation de l’accord de cession des actifs de la SOKIMO à AJN Ressources qui se fait dans les mêmes conditions d’opacité que celle de la Gécamines.
La Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques du secteur extractif (COGEP) estime que la résolution attendue du Conseil des ministres de faire toute la lumière sur la cession des actifs de STL (Société de terril de Lubumbashi) par la Gécamines « est une opportunité pour tous les citoyens congolais d’avoir plus de lumière sur lesdites ventes ».
« C’est pourquoi il est nécessaire que le gouvernement mette à la disposition du public le mémo qu’il a reçu de la GECAMINES qui explique la position de cette dernière par rapport à ce sujet. Ceci permettra à COGEP et aux citoyens congolais en général d’être mieux informés et d’exercer un contrôle citoyen sur cette question d’intérêt général », note l’ONG dans son communiqué parvenu à DESKECO.COM.
Dans son compte rendu du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Félix Tshisekedi, a dit recevoir « de plus en plus des dénonciations, parfois documentées, sur des cas de fraude ou de sous-évaluation à l’occasion des ventes des actifs de la GECAMINES ». Il a même souligné que « les montants de manque à gagner en jeu sont énormes » dans ces opérations. Ainsi, le Conseil des ministres a chargé le ministre du Portefeuille de présenter à la prochaine réunion de ce vendredi un rapport détaillé sur les opérations de cessions des actifs à la Gécamines.
Pour autant, la COGEP signale au gouvernement que l’entreprise publique SOKIMO est dans le processus de céder ses actifs à AJN Resources Inc., « dans les mêmes conditions d’opacité que la GECAMINES ».
« Ceci intervient pendant que SOKIMO avait déjà cédé certains de ses Permis d’exploitation à Kodo Resources, toujours dans les conditions et buts qui, au lieu de contribuer à son relèvement, mais l’enfonce davantage. En dépit des dénonciations et irrégularités soulevées par les organisations de la société civile et le Caucus des parlementaires de l’Ituri, ces transactions poursuivent leur cours normal alors que cette cession viole, non seulement les dispositions du code minier mais constitue un véritable bradage des actifs miniers et un manque à gagner tant pour l’entreprise que pour les citoyens congolais. C’est pourquoi, il s’avère indispensable pour le Gouvernement de faire annuler la cession et de prendre publiquement position afin de rassurer les citoyens congolais », écrit la COGEP.
Pour ces organisations, les Entreprises du portefeuille de l’Etat constituent un patrimoine commun et leur gestion doit répondre aux attentes des citoyens congolais. Ainsi la COGEP recommande au gouvernement « de faire annuler l’accord de cession des actifs de la SOKIMO à AJN Resources Inc et d’étendre l’audit aux autres entreprises du Portefeuille, en particulier à la SOKIMO ».
Dans le dossier STL, tout est parti de l'ONG de défense des droits de l'homme ACAJ qui a dénoncé en avril 2020 la cession des actifs de STL à la Gécamines. De même, le Collectif "Le Congo n'est pas à vendre", dans un communiqué du 15 avril 2020, s'est opposé à cette transaction, appelant le président de la République et le gouvernement à décréter un moratoire dans la cession des actifs des entreprises publiques jusqu'à la nomination des nouveaux mandataires.
Pour la Gécamines, la STL lui appartient à 100,% et n'a été vendue à personne. « Au contraire, STL a renforcé son profil d'opérateur minier en consolidant ses actifs dans le processus de filialisation initié par Gécamines », a soutenu le DG a.i. de la Gécamines, Jacques Kamenga dans un autre communiqué du 14 avril.
Amédée Mwarabu