Au cours de la 31ème réunion du Conseil des ministres du vendredi 15 mai, le président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa communication, a appelé le gouvernement à passer à « la concrétisation de la décision de la 30ème réunion du Conseil des Ministres qui avait demandé l’accompagnement du Cabinet Mckenzi (sic) dans la recherche des financements innovants dans le cadre du programme multisectoriel d’urgence ».
Dans son compte rendu, le porte-parole du gouvernement a écrit « Cabinet Mckenzi » qui n’est pas renseigné sur les moteurs de recherche sur Internet. Dès lors, l’on ne sait pas s’il s’agit du célèbre cabinet d’affaires américain « Baker & Mckenzie ». En effet, Baker & McKenzie, fondé en 1949 par Russell Baker et John McKenzie, est un cabinet d'avocats d'affaires international créé à Chicago, aux États-Unis, présent dans 78 bureaux répartis dans 47 pays à travers le monde.
Quoi qu’il en soit, proposé par le ministère du Plan, ce programme multisectoriel d’urgence, tel que présenté lors du 30ème conseil des ministres, est étalé sur neuf mois et a besoin d’un financement de 50 millions USD par mois pour l’atténuation des impacts du COVID-19 en République Démocratique du Congo.
Certains experts en la matière notent que si la RDC a toujours des difficultés pour absorber le financement extérieur c’est avant tout à cause du manque des études de faisabilité de ses projets.
« La plus grande contrainte pour la RDC de lever les fonds et de les absorber est que nos projets manquent souvent des études de faisabilité. Même quand une ligne de financement nous est accordée par un bailleur des fonds, le taux d’absorption du financement n’est que très faible. En clair, souvent quand nous cherchons le financement, nous n’avons pas une idée précise de ce qu’on veut faire avec les fonds, si par miracle on nous accorde la ligne de financement, avons du mal à l’absorber car absence d’un projet bancable car pas d’étude de faisabilité du projet. Ainsi, nous avons été incapable d’absorber +ou- 40% du financement de la Banque chinoise d’import-export dans le cadre du contrat infrastructures contre mines (5 chantiers) car la majorité de projets d’infrastructures retenue dans le cadre de ce contrat n’a pas d’études de faisabilité », estime Ted Baleshayi, Expert-comptable et Monétariste.
« Il est grand temps de privilégier les études de faisabilité avant toute demande de financement. Cela devrait être une exigence absolue », pense cet économiste.
Présentement, la VPM du Plan, Elysée Munembwe, devrait harmoniser son Programme d’urgence multisectoriel avec les Plans de trésorerie (PTR) et d’engagement budgétaire (PEB) en cours d’élaboration respectivement au ministère des Finances et celui du Budget. Bien plus, tout ceci devrait également s’harmoniser avec le collectif budgétaire que le gouvernement s’apprête à présenter au parlement pour recadrer son budget national 2020.
Amédée Mwarabu