RDC : Félix Tshisekedi appelé à se désolidariser et ordonner une enquête après les révélations sur le pillage de cobalt, impliquant sa fratrie

l'affriche de l'enquête de l'Africa Intelligence sur le pillage de cobalt
l'affriche de l'enquête de l'Africa Intelligence sur le pillage de cobalt
PAR Deskeco - 11 oct 2025 07:42, Dans Mines

La plateforme citoyenne « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a réagi ce vendredi 10 octobre aux révélations du média d’investigation Africa Intelligence, qui met en cause des proches du président Félix Tshisekedi et certains éléments des services de sécurité dans une affaire présumée de pillage de cobalt dans le Lualaba et le Haut-Katanga.

Dans une réaction postée sur son compte X, le CNPAV exhorte le chef de l’État à se désolidariser publiquement de toute implication présumée de ses proches ou de membres de la garde républicaine, et à ordonner l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces accusations.

« Le CNPAV exhorte le Président de la République, Félix Tshisekedi, à se désolidariser publiquement de toute implication présumée de proches ou de services de sécurité dans le pillage du cobalt, et à instruire l’ouverture d’une enquête indépendante. Le maintien du silence face aux révélations d’Africa Intelligence pourrait affecter le climat des affaires et nuire à l’image de la plus haute institution du pays », prévient la plateforme, qui regroupe plusieurs organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur minier.

Des révélations embarrassantes

L’enquête publiée par Africa Intelligence et intitulée « Les liaisons dangereuses du clan Tshisekedi avec les cartels de pilleurs de cobalt » suscite un vif émoi à Kinshasa et au sein de la diaspora congolaise.
Signée par le journaliste Olivier Liffran, l’investigation met en lumière de possibles connexions entre des membres de la famille présidentielle, des opérateurs étrangers et des réseaux illégaux d’exploitation minière dans la province du Lualaba, région qui abrite la plus grande réserve mondiale de cobalt.

Selon le média français, les officiels en provenance de Kinshasa pour y inspecter sont empêchés d’y accéder par des éléments de la Garde républicaine, pourtant censés assurer la protection du chef de l’État. Toujours d’après l’enquête, ces militaires assurent la protection des opérateurs étrangers impliqués dans l’extraction illégale de cobalt et de cuivre.

Les pertes pour l’État congolais seraient colossales : près de deux milliards de dollars, affirme Africa Intelligence, évoquant un réseau impliquant des « personnalités proches du pouvoir », dont des membres de la fratrie présidentielle.

Une affaire à haut risque 

Ces révélations interviennent alors que le président Félix Tshisekedi cherche à renforcer la crédibilité internationale de la RDC en matière de gouvernance minière et de lutte contre la corruption. Le chef de l’État participe actuellement au forum Global Gateway à Bruxelles, où il plaide pour davantage d’investissements étrangers dans le secteur énergétique et minier.

Une plainte pour spoliation minière avait, par ailleurs, été déposée à Bruxelles visant des membres de la famille du président Tshisekedi. L’affaire pourrait entraîner des répercussions diplomatiques et judiciaires à l’international, selon le journaliste Olivier Liffran.

Jusque-là, aucune communication n’est encore enregistrée de la part du gouvernement congolais par rapport à cette révélation.

Jean-Baptiste Leni 

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