Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, fait l’objet d’une enquête pour détournement de fonds concernant un marché public de 29 millions USD destiné à la construction d’une prison à Kisangani. Sur cette somme, 19 millions auraient déjà été débloqués de manière illégale. Ces fonds proviendraient du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO), placé sous la supervision du ministère de la Justice.
Face à cette situation, le Garde des Sceaux a décidé, ce mardi 17 juin, d’annoncer sa démission au président de la République, Félix Tshisekedi, afin de se défendre contre les accusations qui pèsent sur lui.
Selon nos sources, l’entretien entre les deux personnalités a duré environ une heure. Mutamba devrait officiellement confirmer sa décision ce mercredi par une lettre adressée au cabinet du chef de l’État et à celui de la Première ministre.
Dès le dimanche 15 juin, les députés nationaux ont lâché Mutamba : 322 élus ont voté pour sa mise en accusation, 29 contre et 12 se sont abstenus, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires, suite à la requête du procureur général près la Cour de cassation.
En poste depuis mai 2024, ce trentenaire, avocat de formation devenu ministre de la Justice, aura marqué son passage par des décisions parfois jugées audacieuses ou populistes. Mais il n’aura pas pu mener à bien sa « thérapie de choc » dans un secteur judiciaire qualifié par le président de la République de « malade ». Certains estiment qu’il se serait lui-même laissé contaminer par cette maladie, au lieu d’en incarner le remède.
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César Olombo
