La loi de finances rectificative 2025, adoptée vendredi 6 juin à l'Assemblée nationale, retrace les mesures prises par le gouvernement congolais pour financer les opérations sécuritaires au Nord et Sud-Kivu, deux provinces occupées par les rebelles du M23 depuis fin janvier 2025, où se poursuivent les opérations militaires. Dans ce contexte, ce texte explique également comment le gouvernement a pu augmenter les avantages sociaux des forces armées en cette période.
Quelles sont ces mesures ?
- La réduction de 30 % du fonctionnement des cabinets et bureaux des institutions, avec un impact de 357 milliards FC ;
- La réduction de 30 % du fonctionnement des cabinets ministériels, chiffrée à 49 milliards FC ;
- La réduction des interventions économiques, sociales, culturelles et scientifiques d'un montant de 432 milliards FC, effectuée sur toutes les sections budgétaires, excepté la Défense nationale, l'Intérieur et Sécurité, la Santé et les Sports, compte tenu de l'accroissement des dépenses liées à la prise en charge des compétitions sportives ;
- La réduction des rémunérations des responsables des institutions et des mandataires publics, dégageant un impact de 133 milliards FC ;
- La suspension des dépenses spécifiques, notamment les missions de service et les prises en charge médicales à l'étranger ne revêtant pas un caractère contraignant, ainsi que l'acquisition de véhicules (excepté dans les secteurs sécuritaire, sanitaire, humanitaire, diplomatique et agricole), d'un impact chiffré à 108 milliards FC ;
- La suspension des incidences des mouvements du personnel sur la masse salariale.
Parallèlement, le niveau des recettes courantes a subi une baisse supplémentaire estimée à 2 210 milliards FC, justifiée par la perte de recettes enregistrée au Nord-Kivu et Sud-Kivu, de l'ordre de 926 milliards FC, conjuguée aux autres facteurs ayant influé négativement sur les recettes initiales, soit un impact global de 3 136 milliards FC.
Tenant compte des mesures compensatoires proposées sur les recettes des impôts d'un montant de 200 milliards FC et sur les recettes non fiscales à hauteur de 548 milliards FC, les recettes courantes ont globalement baissé de 2 317 milliards FC, correspondant à 7,2 % de leur niveau initial.
Ces mesures annoncées dans la loi de finances rectificative permettent la transparence de toutes les opérations initiées par le gouvernement, dont l'augmentation des soldes des militaires et policiers, afin de les encourager à défendre la nation. La mesure a été décidée par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, et exécutée par le gouvernement.
Ces mesures de réduction du train de vie des institutions ont permis au gouvernement de mobiliser 1 079 milliards FC.
Jean-Baptiste Leni