Dans le cadre de la campagne "Congolais Telema!" contre l'agression rwandaise en RDC, le ministre de la Formation professionnelle, Mark Ekila, a annoncé l'intégration des dépendants (femmes et enfants) des policiers et militaires dans une session de formation professionnelle gratuite lancée depuis le 15 février. Il a précisé qu'il s'agissait d'une manière pour le gouvernement de "remonter le moral de nos militaires confrontés à l'agression rwandaise dans l'Est du pays. Nous voulons non seulement valoriser une couche sociale en temps de guerre, mais aussi remplir l'obligation constitutionnelle de l'État de favoriser l'éducation et la formation dans son ensemble".
Le ministre a fait cette déclaration mercredi 26 mars 2025 lors d'un point presse au studio Maman Angebi de la RTNC, dans le cadre du briefing organisé par son collègue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
"À ce jour, nous avons déjà formé deux vagues de 5 000 apprenants, dont 1 500 places réservées aux dépendants des militaires. Nous avons également lancé une campagne spécifique dédiée exclusivement aux familles des militaires. Cette session de formation se déroulera en cinq phases, avec 2 000 apprenants à chaque fois. Notre objectif est d'atteindre 10 000 enfants de militaires bénéficiaires", a déclaré le ministre Ekila.
Selon lui, "nous avons effectué des visites dans des camps militaires pour identifier les centres à réhabiliter ou à construire. Après avoir recensé 23 camps dans la ville de Kinshasa, nous avons convenu de commencer les travaux dans les trois semaines à venir, en priorité dans trois camps : le camp Kabila, le camp Kokolo et le camp Tshiatshi".
Le ministre a précisé que cette initiative ne se limiterait pas à Kinshasa :
"Kinshasa sert de zone pilote. Nous déploierons ensuite nos équipes en province".
Mark Ekila a ajouté qu'en plus de la formation gratuite, les bénéficiaires passeront des tests de valorisation des métiers :
"Non seulement ils suivront la formation gratuite, mais ils devront aussi passer des épreuves spécifiques organisées pour promouvoir les métiers".
Le ministre a toutefois déploré l'insuffisance du budget alloué à son ministère : "Le budget que l'État nous accorde est bien inférieur à nos besoins. Rien qu'au niveau des équipements, la formation professionnelle coûte plus cher que l'enseignement classique car elle nécessite du matériel spécialisé". Comme solution palliative, il a annoncé : "Nous avons mis en place des mécanismes pour obtenir des financements supplémentaires".
Cette session de formation comprend 229 filières professionnelles.
Le ministre Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a soutenu son collègue en déclarant : "La formation professionnelle est un sujet que nous devons tous nous approprier. Des pays comme la Suisse comptent 70% de leur personnel issu de différents circuits de formation professionnelle". Et d'ajouter : "Contrairement aux préjugés, le ministère de la Formation professionnelle est crucial : face à la masse de jeunes à former au-delà du système scolaire classique, la formation professionnelle apparaît comme la solution idéale pour des formations certifiantes permettant à nos compatriotes de contribuer rapidement à l'effort collectif".
Bienvenu Ipan