RDC-Rwanda : Amnesty International appelle les États-Unis à veiller à ce que tout accord économique tienne compte des intérêts des victimes congolaises et rwandaises

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PAR Deskeco - 20 aoû 2025 15:30, Dans Actualités

Dans son nouveau rapport rendu public ce mardi 19 août 2025, Amnesty International appelle les États-Unis à veiller à ce que tout accord économique bilatéral avec la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda tienne compte des intérêts des victimes congolaises et rwandaises, notamment des « personnes ayant subi des viols et autres violences sexuelles, en faisant en sorte que la justice et l’obligation de rendre des comptes pour les crimes passés soient des priorités ».

« Tout accord doit donner la priorité aux garanties en matière de droits fondamentaux. Il ne doit pas contribuer à des violations des droits humains ou à des atteintes à ces droits, aujourd’hui ou à l’avenir », peut-on lire dans le rapport.

Par la même occasion, l’organisation appelle Washington à « soutenir financièrement et techniquement un mécanisme de contrôle piloté par la RDC permettant d’identifier tout combattant de groupe armé et tout membre des forces de sécurité susceptible d’être impliqué dans des violations des droits humains ou atteintes à ces droits, et de l’exclure des personnes immédiatement éligibles à la procédure de démobilisation et de réintégration ».

Aux autorités congolaises, Amnesty International appelle à veiller à ce que l’aide, qu’elle soit financière, militaire, logistique ou autre, apportée à des groupes armés opérant dans l’est de la RDC ne contribue pas à des atteintes aux droits humains ou au droit international humanitaire. Tout soutien de ce type va à l’encontre des engagements pris en faveur des droits fondamentaux par le gouvernement de la RDC.

Le Rwanda doit parallèlement veiller à ce que le soutien qu’il apporte au M23, via notamment les Forces rwandaises de défense engagées dans le conflit, ne contribue pas aux atteintes aux droits humains perpétrées par le M23, telles que la torture, les viols collectifs, les exécutions sommaires, la détention illégale ou encore le recrutement forcé, pas plus qu’il ne les encourage.

Ce rapport intervient dans un contexte où les rebelles de l’AFC-M23 et le gouvernement de la RDC ont reçu le draft de l’accord de paix à signer dans les jours à venir, qui prévoit, selon plusieurs sources, la création d’une force spéciale composée d’éléments du M23 et de la police congolaise, pour contrôler les régions aux mains des rebelles, en attendant que les élections y soient organisées en 2027.

Ce draft n’enchante pas Kinshasa, à en croire Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, reçu ce mardi 19 août par le président congolais Félix Tshisekedi.

Bruno Nsaka

 

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