FARDC-M23/RDF : Les responsables et entreprises rwandais impliqués dans le raffinage et le commerce des minerais extraits illégalement en RDC sanctionnés par l’Union européenne

Paul Kagame, président du Rwanda
Paul Kagame, président du Rwanda
PAR Deskeco - 17 mar 2025 13:31, Dans Actualités

L’étau se resserre de plus en plus autour du Rwanda, impliqué dans le pillage des ressources naturelles de la partie Est de la RDC, en soutenant les rebelles du M23 sur plusieurs plans dans la conquête des territoires congolais. Ce lundi 17 mars 2025, l’Union européenne a rendu public les sanctions contre certains responsables rwandais et leurs complices congolais, qui se sont illustrés dans des actes de tueries et de violations des droits de l’homme ces derniers mois, notamment par la prise des villes de Bukavu et de Goma, dans les deux Kivus.

Dans le secteur économique, ces sanctions concernent Francis Kamanzi, Directeur du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB). Il est accusé d’être « responsable du commerce des minerais extraits illégalement de la RDC et acheminés vers le Rwanda pour être vendus sur les marchés internationaux ».

D’autre part, Gasabo Gold Refinery, une société basée à Kigali et l’unique raffinerie d’or au Rwanda, accusée « de traiter et de blanchir l’or extrait illégalement de l’est de la RDC », a elle aussi été sanctionnée. Selon l’UE, le raffinage de cet or alimente le financement du conflit et profite à l’économie rwandaise au détriment de la RDC.

Depuis plusieurs jours, des voix se sont élevées pour exiger de la communauté internationale en général des sanctions contre le Rwanda, pour son rôle dans la déstabilisation de l’Est de la RDC.

Déjà jeudi 13 février, le Parlement européen s’était résolu à organiser un vote afin de faire exprimer ses différents membres sur les sanctions contre le Rwanda. Sur les 495 votants, 443 voix ont voté pour une motion exigeant de l’Union européenne qu'elle suspende immédiatement l’accord qu’elle a signé en février 2024 avec le Rwanda sur les minerais stratégiques.

Le 24 février dernier, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE étaient réunis à Bruxelles pour sanctionner le Rwanda, sanctions bloquées à l’époque par le Luxembourg, qui espérait que le Rwanda pourrait se désengager de l’Est de la RDC, chose qui n’a pas été faite.

Certains des États membres de l’UE avaient pris des décisions unilatérales de sanctionner le Rwanda. C’est le cas de l'Allemagne qui, le 4 mars, avait annoncé suspendre son aide au développement au Rwanda.

Par conséquent, le 20 février, les États-Unis ont imposé des sanctions individuelles contre James Kabarebe, actuel conseiller spécial du président rwandais Paul Kagame, ou encore contre Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, et ses sociétés écrans Kingston Fresh LTD et Kingston Holding, enregistrées au Royaume-Uni.

C’était ensuite le tour d’autres pays comme le Royaume-Uni et le Canada.

Bruno Nsaka

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