Intervenant à la 9 863e session du Conseil de sécurité des Nations-Unies à Genève ce mercredi 19 février 2025, la ministre congolaise des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a rappelé au Conseil de sécurité la nécessité de voter une résolution contre le Rwanda, pour son soutien aux rebelles de M23, tenant compte de la gravité de la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain, marquée par les avancées significatives de ces forces rebelles.
Sur le terrain, la situation s'aggrave. L’ONU déplore la situation et documente même "l'exécution sommaire" des enfants, notamment à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Le gouvernement, de son côté, parle de plus de 8000 personnes tuées, selon le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya. Des morts et des scènes de pillages continuent d'être enregistrées au cours du passage de ces rebelles.
Le gouvernement congolais, représenté par sa ministre des affaires étrangères, a indiqué au Conseil la gravité de la situation, tout en lui rappelant sa responsabilité, en vue de préserver également la Charte des Nations-Unies.
Thérèse Kayikwamba a, par ailleurs, souligné que le temps de "compromis interminables" était révolu et qu’il était temps de passer aux actes concrets pour préserver les vies humaines.
« Le temps de compromis interminables est révolu, il est temps d’agir. La République démocratique du Congo exige un vote public dans les plus brefs délais sur une résolution qui dénonce clairement l’occupation du Rwanda et qui exige le retrait de ses troupes, une résolution qui défend la Charte des Nations-Unies. Assez de prétextes, assez de relativisme culturel, derrière lequel se cache un attentisme aux conséquences tragiques, que chacun assume sa position au grand jour. Il est temps de voter », avait-elle insisté.
Elle a, par ailleurs, accusé le Rwanda d'organiser "un carnage à ciel ouvert en République démocratique du Congo".
"Le Conseil de sécurité ne peut se contenter de rester silencieux face à ce drame. Il ne peut pas se cacher derrière des déclarations. Il est appelé à faire respecter les principes qui définissent cette institution : la paix, la sécurité. Le respect du droit international et universel s'applique à tous. Même s'il faut aspirer à des solutions africaines, on ne peut pas rester les bras croisés lorsque des civils sont tués. Ce n'est pas la solution, et ce n'est en tout cas pas une solution africaine", a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner.
Le gouvernement congolais réclame également que l’embargo soit imposé sur les armes à destination du Rwanda.
Jean-Baptiste Leni
