Sud-Kivu : les pillages enregistrés à la BRALIMA/Bukavu risquent de faire perdre plus de 1000 emplois et d'importantes pertes fiscales

Photo d'illustration. Droits tiers
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PAR Deskeco - 20 fév 2025 15:41, Dans Actualités

La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, au nord-est de la RDC, a enregistré depuis cette semaine d'importants pillages, suite aux affrontements dans la région, exacerbés par l’entrée des rebelles du M23 dans la province il y a environ une semaine. Parmi les entreprises les plus touchées figure la BRALIMA, qui est la grande société brassicole opérant dans la région. Cette société a subi des pertes considérables.

Selon une source onusienne consultée par Deskeco, cette entreprise, qui emploie plus de 1000 personnes dans la région, risque de connaître la faillite suite aux actes de vandalisme et aux pillages de ses entrepôts enregistrés.

La même source renseigne que les rebelles ont causé des destructions massives dans les installations de la BRALIMA, affectant la production et les stocks de l’entreprise.

"Si ces pertes s'avèrent irréparables, l’entreprise pourrait en effet être contrainte de fermer ses portes, mettant ainsi en péril l'emploi de plus de 1000 personnes, incluant des contractants et sous-traitants. Ce sont donc de nombreuses familles qui risquent de se retrouver sans revenus, aggravant encore la situation sociale déjà difficile dans la région", rapporte une source de la société.

Par ailleurs, les conséquences de ce pillage sont également importantes en fiscalité, d'autant plus que la BRALIMA/Bukavu est l’un des plus grands contributeurs fiscaux du pays. Elle verse chaque mois plus d’un million de dollars américains aux services fiscaux nationaux, notamment à la Direction Générale des Impôts (DGI) et à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), pour les accises et les importations, précise une source proche de la société.

"Elle soutient également les recettes de plusieurs autres administrations fiscales, notamment la Direction Générale de la Régie des Approvisionnements (DGRAD) et l’Office Congolais de Contrôle (OCC). En plus de sa contribution au niveau national, la BRALIMA joue un rôle essentiel dans l’économie provinciale. Le gouvernement du Sud-Kivu reçoit environ 400 000 dollars par mois de cette entreprise en taxes sur la consommation des produits brassicoles", peut-on lire.

En tant que plus grand fournisseur financier de la province, il convient de rappeler que la BRALIMA contribue également à hauteur de plus de 60 % des recettes de la REGIDESO locale, ainsi qu’à celles de la SNEL Bukavu.

La fermeture éventuelle de cette entreprise aurait donc un impact direct sur les finances publiques locales, augmentant encore les charges des autorités provinciales déjà confrontées à des difficultés de gestion en période de guerre et d’instabilité.

Il faut également souligner que le pillage de cette entreprise de l'État ne représente pas seulement une perte économique majeure pour la région, mais aussi un défi social et fiscal important, avec des répercussions qui se feront sentir bien au-delà de l’industrie brassicole. Les autorités locales et nationales sont donc appelées à intervenir rapidement pour éviter que l'entreprise ne ferme ses portes, ainsi que pour préserver les emplois et les recettes fiscales essentielles pour la stabilité de la province du Sud-Kivu, rapporte la même source.

Jean-Baptiste Leni

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