Des scènes de violence et de pillage ont été enregistrées dans la ville d'Uvira, ce jeudi 20 février 2025, au Sud-Kivu, alors que la tension continue de monter avec l'avancée des rebelles du M23 vers cette ville stratégique du Sud-Kivu. Selon une source onusienne, les témoignages sur place font état d'une ville plongée dans une psychose généralisée, avec des habitants paniqués, redoutant de nouvelles attaques.
La même source indique que des hommes armés, parmi lesquels se trouveraient des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des combattants Wazalendo, se sont adonnés à des actes de pillage et de saccage. Plusieurs maisons de commerce, des habitations et même des lieux de culte ont été pris pour cibles, causant des pertes considérables.
Le Bureau de l’Évêché d’Uvira, un lieu symbolique pour la communauté locale, a également été vandalisé. Des prêtres et l'évêque de la ville ont été agressés, dépouillés de leurs biens personnels et leurs bureaux mis à sac.
Face à cette situation, les autorités locales, ainsi que les acteurs de la société civile, expriment leur préoccupation. Les sources locales pointent la responsabilité de certains hommes armés parmi lesquels se trouveraient les FARDC et des combattants Wazalendo, qui sèment la terreur parmi les civils.
Pendant ce temps, le M23, soutenu par l’armée rwandaise, poursuit sa conquête de territoires stratégiques dans la région. Après avoir pris le contrôle de Bukavu et Kamanyola, les rebelles ont conquis la cité de Sange, située à environ 30 kilomètres d’Uvira, mercredi 19 février. Ces succès militaires rapprochent le M23 de la ville d’Uvira, exacerbant davantage la panique dans la région.
De nombreux civils tentent désespérément de fuir la ville. Certains choisissent de se rendre au Burundi par voie terrestre, tandis que d'autres prennent la direction de Kalemie, située dans la province voisine du Tanganyika, en empruntant des bateaux.
Dans ce contexte, l'ONG Médecins Sans Frontières a lancé des appels urgents pour la protection des civils et pour garantir des soins adéquats aux blessés qui continuent d'affluer dans les hôpitaux locaux, déjà débordés.
La situation à Uvira reste extrêmement tendue, et les appels à une intervention rapide et à la protection des populations civiles se multiplient alors que les forces de défense et de sécurité peinent à maintenir l’ordre dans cette zone en proie à la violence et au chaos.
Jean-Baptiste Leni