Dans une annonce ce dimanche 12 janvier 2025, le porte-parole militaire du Nord-Kivu, Guillaume Ndjike Kaiko, a déclaré que l'armée congolaise a stoppé les avancées du groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda, qui tentait d'accéder au gisement de Kabingo afin d'exploiter illicitement les minerais de cette localité de la province du Sud-Kivu.
Selon le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, l'armée rwandaise et ses multiples alliés avaient l'intention de progresser vers le Sud-Kivu.
« Comme vous le savez, ils avaient l'intention d'exploiter les minerais. Il y a un gisement minier au niveau de Kabingo, et partout là-bas, ils ont été repoussés plus récemment au niveau de Ngungu », a-t-il déclaré.
Ce dernier a également précisé que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont repoussé les positions de ces groupes rebelles grâce à l'opération Caterpillar 2, lancée par les commandants des opérations au Nord et au Sud-Kivu.
S'agissant de l'exploitation illégale des minerais congolais, un rapport du groupe d'experts des Nations Unies publié mercredi 8 janvier dernier a révélé que la coalition rebelle AFC-M23 a exporté près de 150 tonnes de coltan de la cité minière de Rubaya dans la province du Nord-Kivu en RDC vers le Rwanda.
La coalition Alliance Fleuve Congo-Mouvement du 23 mars contrôlait des centres de négoce à Rubaya et Mushaki, ainsi que des routes de transport des minéraux de Rubaya au Rwanda, où ces minerais étaient mélangés à la production rwandaise, entraînant une contamination majeure des chaînes d'approvisionnement des minéraux dits "3T" (étain, tantale et tungstène) dans la région des Grands Lacs.
Ce rapport souligne que ce groupe rebelle a mis en place une administration parallèle et a prélevé des impôts sur la production et le commerce du coltan à Rubaya, ce qui a rapporté environ 800 000 dollars par mois. Une taxe de 7 dollars par kilogramme était imposée sur le coltan et le manganèse, et de 4 dollars sur l’étain (cassitérite).
En réaction à ce rapport de l'ONU, lors du briefing "Front militaire" organisé dans la soirée du 9 janvier, la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait déclaré que la campagne du Rwanda en RDC vise principalement l'exploitation illicite des ressources naturelles.
César Olombo
