La prise de la cité minière de Rubaya, dans le territoire de Masisi, dans l’Est de la RDC, par le M23 et l’armée rwandaise depuis avril 2024 a facilité l’extraction frauduleuse, le commerce et l’exportation vers le Rwanda des minéraux de cette entité, qui ont donc bénéficié à la fois à la coalition AFC-M23 et à l’économie rwandaise.
Selon le dernier rapport du groupe d’experts des Nations Unies, la coalition AFC-M23 a prélevé des taxes et des paiements en nature sur la vente et le transport des minéraux.
« Une taxe de 7 dollars par kilogramme était prélevée sur le coltan et le manganèse et de 4 dollars sur l’étain (cassitérite). L’impôt sur la production et le commerce du coltan à Rubaya a ainsi généré au moins 800 000 dollars par mois pour la coalition AFC-M23 », renseigne le rapport du groupe d’experts des Nations-Unies.
Les experts des Nations Unies précisent également que la coalition a exercé le monopole de l’exportation de coltan de Rubaya au Rwanda, donnant la priorité au commerce de gros volumes et prélevant des taxes importantes.
Se basant sur des images satellites, ces experts précisent que ces minéraux « arrivaient sur un parking à côté du marché de Kibumba avant d’être chargés dans des camions de gros tonnage qui venaient du Rwanda et entraient en République démocratique du Congo par Kabuhanga. »
« La coalition AFC-M23 a imposé le « salongo » (travail forcé), forçant la population à élargir les routes entre Kibumba et Kabuhanga et entre Rubaya et Kirolirwe, pour permettre le passage des camions », précise le rapport.
Toutes ces activités frauduleuses menées sur le sol congolais par le Rwanda et ses alliés constituent un manque à gagner pour l’économie congolaise et la population de la RDC, et révèlent la nécessité pour le gouvernement d’instaurer la paix dans cette partie du pays, en proie aux violences depuis plusieurs années.
Bruno Nsaka