Le ministère du Commerce extérieur a publié, le lundi 30 décembre 2024, la mercuriale économique de fin décembre des produits à exporter par la République démocratique du Congo. Ce rapport révèle une augmentation significative des revenus des produits agricoles par rapport aux matières premières.
Par exemple, la tonne de cacao se vend à 11 590 dollars américains, tandis que celle du cuivre est à 8 800 dollars. La tonne de cobalt connaît une légère hausse à 24 000 dollars, tandis que la tonne de papaïne est à 23 000 dollars, nécessitant un investissement moindre que le cobalt.
Lors d’un briefing le même jour, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a encouragé le gouvernement à prioriser l’investissement dans l’agriculture, qui présente actuellement des coûts d'investissement plus légers sur le marché international que ceux des minerais. Il a souligné l’importance de diversifier les ressources.
« Devons-nous migrer vers le cobalt, dont les investissements sont lourds, pour n’avoir que 24 000 dollars à la tonne ? Ou devrions-nous nous tourner vers la papaïne, avec des investissements légers, et obtenir 23 000 dollars la tonne ? Devons-nous choisir le cuivre à 8 000 dollars ou le cacao à 11 000 dollars ? » s'est-il interrogé.
Julien Paluku a aussi rapporté les estimations du ministre de l'Agriculture, indiquant qu'en 2030, la RDC pourrait produire 3 millions de tonnes de cacao, générant plus de 30 milliards de dollars américains sur ce seul produit. « En multipliant 3 millions de tonnes de cacao par une moyenne de 10 000 dollars, cela représente 30 milliards. Notre PIB en 2030, uniquement sur le cacao, pourrait augmenter de 30 milliards. Si l'on considère le café et l’hévéa, nous pourrions atteindre 500 milliards par an », a-t-il expliqué.
Il est important de noter que cette déclaration intervient dans un contexte marqué par la décision de l’Union européenne d’exclure le cacao et le café congolais, des produits agricoles cruciaux sur le marché international. Julien Paluku a qualifié cette décision de « guerre économique » contre la RDC, qui cherche à quitter son ancien modèle économique basé sur les matières premières issues des mines, vers un modèle axé sur l’agriculture, comme levier de développement.
Il a également averti que le gouvernement congolais pourrait être confronté à des résistances s’il choisissait d'engager cette transition. « Le gouvernement doit faire très attention, car en cherchant à changer le modèle économique, il pourrait faire face à une nouvelle guerre économique », a-t-il conclu.
Jean-Baptiste Leni
