À quelques jours des fêtes de fin d’année, les ventes d’habits deviennent de plus en plus lourdes au grand marché, appelé communément « Zando ». Il n’y a pas d’engouement comme dans les années passées. Interrogés par Deskeco, certains vendeurs estiment que le manque d’engouement est dû notamment à la prolifération des commandes et des ventes en ligne, ou encore à travers des plateformes numériques.
« La vente est trop lourde. Aujourd’hui, nous sommes déjà le 23 décembre, mais il n’y a pas d’engouement au grand marché. Nous sommes parfois obligés de réduire les prix, avec le risque de faire des pertes, pour arriver à vendre ne serait-ce qu’une paire de chaussures. De plus, les gens qui font de la vente en ligne ont complètement détruit le marché. La majorité des gens ne se déplacent plus, car ils peuvent payer en ligne et être livrés depuis leurs domiciles. Cette situation nous préjudicie, nous qui vendons sur place au marché », a déclaré un vendeur de chaussures.
Du côté des vêtements, c’est le même constat : pas d’engouement, comparativement aux années antérieures.
« Par rapport aux années précédentes, les ventes de cette année deviennent de plus en plus faibles depuis le début du mois de décembre. On se demande si c’est en raison de l’augmentation du taux de change du dollar, ou pour d’autres raisons. Si c’est le cas, les gens préfèrent la friperie, au lieu d’acheter dans de grandes enseignes d’habillement », a témoigné l’un d’eux.
Un vendeur de ceintures se plaint également de la faible vente et évoque les difficultés qu’il rencontre pour subvenir aux besoins de sa famille.
« Je suis vendeur de ceintures pour enfants et adultes, mais je n’ai pas bien vendu durant les deux dernières semaines. J’ai une famille à ma charge. Je ne sais quoi faire, car la vente n’est pas efficace ; deux semaines sans vendre équivalent à deux semaines de famine. Je demande au gouvernement de faire baisser le taux du dollar, car nous souffrons de jour en jour. », témoigne-t-il.
Le gouvernement, pour sa part, se bat depuis plusieurs mois pour obtenir une baisse des prix des biens en général sur le marché, mais des produits de première nécessité en particulier. Concernant ces derniers, par exemple, Daniel Mukoko Samba, ministre congolais de l’économie, avait effectué une descente sur le terrain le 10 décembre dernier pour vérifier si toutes ses démarches visant à faire baisser les prix avaient porté leurs fruits.
Même si cette tournée a révélé que certains biens observent une tendance baissière, les répercussions ne sont pas directement visibles au sein de la population, car certains produits de première nécessité maintiennent leur ancien prix, notamment à cause de multiples prélèvements fiscaux de l’État sur les produits importés.
Divine Mbala