RDC : décideurs et parties prenantes réfléchissent à une gestion des minéraux de la transition énergétique favorable à l’émergence du pays à l'horizon 2050

kamoa-kakula
PAR Deskeco - 05 déc 2024 07:20, Dans Mines

Le gouvernement de la RDC, les entreprises minières ainsi que la société civile se sont réunis du 3 au 5 décembre 2024 à Kinshasa pour réfléchir aux options stratégiques à lever pour l’émergence de la RDC à l’horizon 2050, sur la base de ses minéraux essentiels à la transition énergétique, tels que le cuivre, le cobalt, le lithium, le fer, le nickel, le manganèse, le germanium, le tantale, le tungstène, l’étain, les terres rares, les phosphates et les gîtes géothermiques.

En organisant ce forum, le ministère des Mines et l'organisation Resource Matters offrent un espace pour recueillir les contributions des différentes parties prenantes dans le processus d’élaboration, par le gouvernement congolais, d’un plan stratégique de gestion des minéraux de la transition énergétique pour l’émergence de la RDC à l’horizon 2050.

Dans son allocution au nom du gouvernement, le ministre du Développement rural, Muhindo Nzangi, est revenu sur les mécanismes de transformation des petites mines afin de favoriser le développement des communautés locales. Il a également souligné la nécessité d'une bonne gouvernance.

De son côté, le secrétaire général aux Mines, Ramazani Lutuba, a évoqué les priorités et les défis du gouvernement en ce qui concerne la transition énergétique et a appelé à l'implication de toutes les parties prenantes pour sa réussite.

Pour sa part, la conseillère politique à l'ambassade de Suède en RDC, Klara H., a appelé à l'engagement collectif des différents ministères et à la collaboration gouvernement-société civile pour atteindre cet objectif.

Le directeur pays de Resource Matters, Jimmy Munguriek, a indiqué que les principaux objectifs de la stratégie nationale sur la gouvernance des minéraux de la transition énergétique devront aborder, entre autres, des questions telles que la sélection des minéraux nécessitant une attention prioritaire, la définition des profils des opérateurs miniers, les pistes pour améliorer les connaissances géologiques, la réflexion sur les infrastructures énergétiques à développer tant pour réaliser la valeur ajoutée que pour contribuer à la transition énergétique au sein du pays, limiter les risques de corruption, ainsi que les leviers fiscaux et budgétaires à activer pour s'assurer que l'extraction minière bénéficie au développement durable du pays.

Le gouvernement a déjà adopté plusieurs mesures pour capter plus de retombées (colombo-tantalite). De nombreuses initiatives ont été prises spécifiquement pour la filière artisanale, y compris un décret en la matière, la mise en place de l'Autorité de Régulation et de Contrôle des Substances minérales stratégiques « ARECOMS » et le lancement de l'Entreprise générale de Cobalt « EGC » pour la commercialisation des minerais de l’exploitation artisanale.

Par ailleurs, pour matérialiser les ambitions de la RDC en matière de transformation locale accrue des minéraux utilisés dans les batteries de stockage lithium-ion, les autorités ont créé le Centre africain d'excellence pour la recherche et l’innovation sur les batteries et le Conseil congolais de la Batterie.

Cependant, le cadre normatif et institutionnel reste fragmenté, présentant un risque de duplication des ressources et des efforts. L’un des constats majeurs faits par les participants en marge de l’AMI 2024 (Alternative Mining Indaba) à Kolwezi était le manque d’un plan cohérent de vol, d’une vision et d’une stratégie claire de gestion des minéraux à l’ère de la transition énergétique mondiale.

D’autres pays miniers comme le Chili, le Canada, l’Australie, l’Indonésie et le Ghana ont tous adopté des stratégies holistiques pour définir plus clairement quels objectifs ils souhaitent atteindre grâce aux minéraux présents dans leur sous-sol et comment ils comptent y parvenir.

À l'instar de ces pays, la RDC pourrait se doter d’une stratégie cohérente et bien articulée, axée sur la gestion des minéraux à l’ère de la transition énergétique mondiale.

Cette politique devra permettre de relever les mesures à prendre pour la gestion efficiente de l’accès aux ressources, l’attrait des investissements responsables, la promotion de la transformation locale, le développement des infrastructures diverses, l’énergie et la gestion des impacts environnementaux et sociaux.

Bienvenu Ipan

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