Dans un récent rapport sur la « Stratégie Nationale sur l’inclusion financière 2023-2028 », le ministère des Finances fait le point sur la situation de l’inclusion financière en RDC, chiffres à l’appui, et donne les voies et moyens pour promouvoir ce secteur dans les cinq prochaines années.
En RDC, le taux de bancarisation (TB) qui mesure le pourcentage de la population adulte de plus de 15 ans détenant un compte dans les banques et institutions de microfinance est passé de 3,5% en 2010 à 14,8 % en 2021, avant d’atteindre 17,4 % en 2022. La stabilisation du cadre macroéconomique, la simplification des conditions d’ouverture des comptes et la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat intervenue à partir de 2011, ont contribué significativement à l’augmentation du nombre des comptes bancaires.
Quant au taux d’inclusion financière (TIF) qui correspond au taux de bancarisation strict auquel s’ajoutent les comptes actifs détenus par les Etablissements de Monnaie Electronique, il s’est établi à 38,5 % en 2022, soit une progression de 35 points de pourcentage par rapport à 2010 où seuls 3,5% d’adultes étaient propriétaires d’un compte. Au-delà des facteurs ci-haut évoqués, la progression significative du taux d’inclusion financière entre 2010 et 2022 s’explique essentiellement par la création des Etablissements de Monnaie Electronique à partir de 2012 et l’adhésion de la population à ce nouvel instrument de paiement. En effet, les comptes actifs détenus par ces établissements sont passés de 0,3 million en 2013 à 11,8 millions en 2022, soit 55% du total des comptes du secteur financier congolais.
Les données ci-dessus attestent que le taux d’inclusion financière a connu une augmentation sensible. Cependant, comparé à la moyenne de l’Afrique subsaharienne de 55%, il demeure très faible. De plus, l’accroissement enregistré résulte beaucoup plus de l’offre de services financiers numériques avec les Etablissements de Monnaie Electronique que du fait des établissements de crédit.
Par ailleurs, il importe de rappeler que les résultats du diagnostic de l’inclusion financière (MAP) indiquaient qu’en RDC : - Les femmes sont légèrement plus exclues que les hommes. En moyenne, les hommes ont un taux d’utilisation des services financiers légèrement supérieur à celui des femmes ; - La faible utilisation persiste sur les marchés de produits. La plupart des congolais qui sont financièrement inclus se servent soit des transferts de fonds soit des produits d’épargne, l’épargne étant le type de produit le plus utilisé. L’utilisation formelle du crédit et de l’assurance est encore très faible.
Suivant le rapport du FMI sur l’inclusion financière, il y aurait 49,5 abonnés à la téléphonie mobile pour 100 habitants en RDC, contre en moyenne 69,9 dans les pays fragiles comparables à la RDC et 75,5 en Afrique subsaharienne. Quelque 16 % des adultes en RDC possèdent un compte courant mobile, contre approximativement 23 % dans les États fragiles subsahariens comparables.
De plus, 22 % des congolais ont indiqué avoir émis ou reçu des paiements numériques en 2021, un chiffre proche des 24 % mesurés pour les États fragiles de la région comparables à la RDC. Il y a lieu d’indiquer que 17 % des congolais ont utilisé un téléphone mobile ou Internet pour avoir accès à un compte. Parmi les titulaires de comptes, 67 % se sont servis d’un téléphone mobile ou d’Internet pour ouvrir un compte. Avec la progression du nombre d’abonnés à la téléphonie mobile, ainsi que la modernisation des infrastructures des télécommunications visant à en permettre la compatibilité avec les avancées de la téléphonie sans fil, la RDC a plus de chances de devenir un véritable acteur des paiements numériques.
DESKECO