La direction du Comité national des IXès Jeux de la Francophonie (CNJF) tenus à Kinshasa du 28 juillet au 6 août 2023 fait une mise au point à la suite des déclarations du ministre des Finances. Dans un communiqué de presse portant sa signature parvenu le 30 octobre 2023 à DESKECO.COM, la Direction nationale des IXès Jeux de la Francophonie, se dit « profondément surprise et très étonnée des affrontements du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, lors d’une conférence de presse tenue le week-end à Kinshasa. L’étonnement est d’autant grand que le ministre des Finances est non seulement membre mais aussi vice-président du Comité de pilotage des Jeux de la Francophonie. En tant que tel, il est parfaitement au courant du budget alloué à l’organisation des jeux, qui est différent de celui réservé aux infrastructures ».
Le communiqué précise que « le budget a été élaboré en collaboration avec le Comité international des Jeux de la Francophonie, adopté par le gouvernement congolais à travers le Comité de pilotage des Jeux, en présence du ministre des Finances, ensuite adopté par le Conseil permanent de la Francophonie ».
Comme si cela ne suffisait pas, la Direction du CNJF tient à apporter les précisions suivantes : « le budget arrêté par le CNJF et validé par le Comité de pilotage pour l’organisation des Jeux avait été fixé à 66,9 millions d’euros. Celui-ci a été approuvé comme tel par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ».
Le communiqué souligne qu’« à ce jour, le ministre des Finances n’a jamais débloqué l’intégralité de ce montant. D’où, le fait que certaines créances sont encore en souffrance. Il est nécessaire de souligner que la gestion des dépenses du CNJF a été accompagnée par la Brigade financière de l’Inspection générale des Finances (IGF) affectées au CNJF depuis le 24 janvier 2022 jusqu’à ce jour et qui a, par ailleurs, rendu son rapport à ce propos, lors d’une communication conjointe faite par l’inspecteur général des finances, chef des services Jules Alingete et le Directeur national des Jeux de la Francophonie, Isidore Kwandja ».
Le ministère des ITP et celui des Finances peuvent donc, mieux que la direction du CNF, expliquer l’affectation des 324 millions USD que le ministre Kazadi aurait déboursé pour les jeux.
A en croire le communiqué, « la confusion créée par les propos du ministre des Finances tient au fait qu’il a mis dans le même panier les fonds alloués à la Direction du CNJF pour l’organisation des Jeux et ceux attribués au ministre des ITP pour la construction des infrastructures. Ce dernier volet du budget ne relève aucunement de la direction du CNJF mais bien du ministère des ITP et de celui des Finances qui avaient la responsabilité de la construction, de la réhabilitation et d’aménagement des infrastructures. Ces deux ministères peuvent donc, mieux que la direction du CNF, expliquer l’affectation des 324 millions USD que le ministre Kazadi aurait déboursé pour les jeux ». Pour sa part, la direction du CNJF dit continuer « d’attendre la mise à sa disposition par le ministère des Finances, des fonds devant lui permettre de liquider les arriérés de son personnel et les créances de différents prestataires qui ont contribué au succès des IXès Jeux de la Francophonie ».
Les propos du ministre des Finances interviennent curieusement, souligne le communiqué, au moment où une délégation de l’OIF, conduite par le directeur du CIJF, séjourne à Kinshasa avec des experts pour faire la reddition des comptes du CNJF, un exercice logique après l’organisation des jeux de la Francophonie à Kinshasa.
Alors que le budget initial avait été fixé à 48 millions USD, il a explosé pour atteindre la somme colossale de 324 millions USD, selon les révélations du ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
Le ministre Kazadi a indiqué, quant à lui, que les dépenses liées aux opérations avaient grimpé de 12 à 78 millions USD, tandis que les coûts en investissements s'étaient envolés de 36 à 246 millions USD. Le ministre Kazadi a également pointé du doigt le directeur national des jeux, l'accusant d'avoir augmenté les rubriques budgétaires sans l'aval du comité de pilotage des Jeux, provoquant ainsi des problèmes financiers. Le ministre a affirmé que certains bénéficiaires avaient reçu des ordres de paiement sans les fonds nécessaires, une situation qu'il a jugée inacceptable, précisant que les paiements seraient priorisés en fonction des besoins, avec une garantie de rétribution pour ceux qui avaient effectivement travaillé.
Bienvenu Ipan