La ministre d'État en charge du Plan Judith Suminwa Tuluka, représentante du Chef de l'État Félix Tshisekedi, a évoqué les questions clés du secteur extractif en République Démocratique du Congo axées sur les priorités futures pour la Gouvernance des ressources, au cours de son intervention à la 9ème conférence mondiale de l'ITIE qui se tient au Centre International de Conférences Adbou Diouf (CICAD), situé à Diamniadio, nouvelle ville Sénégalaise, à 30km de Dakar.
Elle a fait savoir à l'auditoire que la mise en oeuvre de l'ITIE en République Démocratique du Congo a ouvert au contrôle public de principales initiatives des industries extractives.
"Je voudrais le dire ici que la mise en œuvre de l’ITIE a eu un impact significatif en RDC. En effet, la divulgation des données ITIE a ouvert au contrôle public de principales initiatives des industries extractives, notamment les clauses contractuelles attribuées à certaines des plus grandes entreprises du pays, les transactions entre les entreprises publiques et l’État, ainsi que les investissements étrangers dans les travaux d’infrastructures promis en échange d’un accès aux ressources naturelles", a déclaré Judith Suminwa Tuluka.
Bien plus, elle a relevé que les Rapports ITIE ont mis en lumière le régime fiscal "extrêmement fragmenté et complexe" du secteur, ainsi que le profil des nombreuses entreprises actives en RDC.
En outre, la patronne du Plan a fait remarquer aux participants de ces assises, que le processus ITIE a conduit les agences gouvernementales et les entreprises en RDC à améliorer leurs propres procédures de collecte de données et de déclaration, à travers notamment les publications en ligne par les Ministères des Mines et des Finances qui ont ouvert la voie à la diffusion des données ponctuelles.
Cependant, Judith Suminwa a aussi martelé sur les efforts supplémentaires que requiert le processus ITIE.
"Premièrement garantir la simplicité d’utilisation des informations divulguées et permettre aux parties prenantes locales de mieux les analyser ; Deuxièmement renforcer la transparence et la recevabilité, en vue de faciliter le débat public, gage d’une bonne gouvernance des ressources extractives", a-t-il renchéri.
Profiter du processus ITIE pour maximiser les recettes
Dans la même veine de son intervention, Judith Suminwa Tuluka a aussi évoqué les différents axes d’intervention priorisés par la RDC afin de tirer un maximum de profit de la mise en œuvre du processus ITIE. Il s'agit notamment de :
- Renforcer la lutte engagée par le pays contre la corruption dans le secteur extractif, pour capitaliser les opportunités qui s’offrent au pays et aux entreprises dans l’utilisation de la plate-forme ITIE ;
- Prendre en compte de façon soutenue l’impact de la transition énergétique, en identifiant les politiques à mettre en œuvre et en estimant les recettes potentielles que le pays peut tirer de ses nombreuses richesses ;
- Consolider les dispositions prévues pour promouvoir une plus grande diversité dans notre processus de prise de décisions et des divulgations, en prenant efficacement compte des questions de genre, de responsabilité sociétale et environnementale ;
- Redynamiser l’encadrement des exploitants artisanaux opérant dans le secteur extractif et leur formalisation, pour favoriser la minimisation des impacts néfastes et contribuer à l’accroissement des recettes publiques.
Rappelons que la cérémonie d'ouverture de cette conférence avait lieu mardi 13 juin et a été marquée par 4 allocutions dont celle du Premier Ministre du Sénégal Amadou Ba, le Premier Ministre mauritanien Mohamed Ould Bilal et helen Clark PCA ITIE.
L’ITIE est une organisation qui existe depuis 2003. Son but est d’améliorer la gestion des ressources naturelles et la transparence du secteur. De nombreux pays adhèrent à la norme ITIE et ses avancées sont mondialement reconnues en matière de lutte contre l’opacité, avec, par exemple, l’obligation pour ses membres de publier leurs contrats miniers et pétroliers.
Jordan MAYENIKINI