La « MIBA SA » connaît, depuis une vingtaine d'années, des sérieuses difficultés dont les premiers indices visibles sont apparus vers 1998. Elles se sont aggravées avec le temps pour aboutir à l'arrêt de la production en novembre 2008 et reprendre très timidement en 2011 jusqu'à ce jour à un niveau insignifiant. Cette société attend du gouvernement le financement de son plan de relance évalué à hauteur de 453 millions USD à exécuter dans 5 ans.
Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi a abordé la question relative au plan de relance de la Minière de Bakwanga (MIBA) au cours du briefing presse tenu le mardi 25 avril 2023. Pour l’argentier national, l’application du plan de relance de la MIBA ne doit se faire qu’après le processus de certification des réserves du sous-sol de ce périmètre.
« La MIBA a un passif énorme. Elle doit à ses employés et à ses fournisseurs plusieurs centaines des millions USD. Aucun investissement minier ne se fait, si l’on n’a pas l’évaluation exacte des réserves qui sont dans le périmètre du sous-sol de la mine considérée. La MIBA n’a pas une bonne connaissance de ses réserves. Elle a déjà consommé des mines qui étaient en surface. Elle a de grandes réserves mais qui ne sont pas suffisamment connues à fond. Nous avons donné la priorité à la certification des réserves dans cette partie du pays qui n’a pas que le diamant mais aussi le nickel et le chrome », a dit Nicolas Kazadi.
Pour Nicolas Kazadi, la certification en cours des réserves de la MIBA va permettre aux investisseurs de s’intéresser de nouveau à la MIBA.
« Dès qu’on aura fini la certification en cours, nous aurons des éléments pour faire venir les investisseurs. En attendant, nous sauvons l’essentiel, en payant chaque mois les salaires des employés », a dit Nicolas Kazadi.
Pour permettre à la MIBA de mieux relancer ses activités, Nicolas Kazadi a annoncé un financement d’au moins 3 millions USD pour la construction d’un barrage électrique permettant d’augmenter en force énergétique la ville de Mbuji-Mayi.
« Il y a aussi la question de l’énergie qui concerne toute la province. Nous sommes en train faire des investissements pour renforcer les capacités de production de l’énergie à Mbuji-Mayi pour permettre à la MIBA de survivre un peu mieux », a-t-il fait savoir.
En République démocratique du Congo, Miba, la société minière d’extraction de diamants de Bakwanga, a été longtemps l'un des fleurons de l'économie du pays. Après plusieurs années à l’arrêt, elle a redémarré peu à peu en 2011. Mais aujourd’hui ses affaires ne sont plus aussi lucratives. Dans les années 1980, elle faisait vivre 40 000 personnes, employés et leurs familles.
Jordan MAYENIKINI
