Les États-Unis d’Amérique manifestent son soutien à côté de la RDC pour la lutte contre la corruption, fléau qui frappe de plein fouet, aussi bien dans le pays qu’ailleurs. Le coordinateur du Département d’Etat pour la lutte contre la corruption au niveau mondial, Richard Nephew, et la directrice exécutive de l’USAID en charge de l’unité de lutte contre la corruption, Shannon Green, séjourne en RDC. Ils ont eu des discussions avec des animateurs des institutions, des acteurs de la société civile autour de la question.
Dans une conférence de presse organisée vendredi 17 mars, Richard Nephew et Shannon Green ont explicité le contenu de leurs discussions, le message d’appui des États-Unis et où ils veulent en venir dans cette lutte contre la corruption. Leur visite s’explique par le fait qu’au niveau des États-Unis, cette lutte est devenue une priorité nationale et en RDC qui est un partenaire, il y a des efforts multiples qui sont faits ces dernières années pour éradiquer la corruption. Car, elle amène la criminalité, empêche la bonne gouvernance et est une menace au développement durable.
« Il y a un intérêt grandissant, des efforts, de la part de tous acteurs que nous avons rencontrés. La question est de savoir s’il y a beaucoup d’appuis à cette lutte contre la corruption. Notamment, l’appui du système judiciaire. Mais, nous voyons qu’il y a des progrès et des défis, nous allons continuer à travailler avec nos collègues sur place », a indiqué Richard Nephew, coordinateur du Département d’Etat pour la lutte contre la corruption.
Beaucoup doit être fait pour combattre la corruption en RDC mais quelques signes de progrès ont été soulignés. Des progrès qui donnent l’espoir.
« L’idée générale qui sort de cette visite, c’est qu’il y a des actions significatives qui sont faites en RDC en cette matière, il y a une nouvelle loi qui donne un peu plus de forces par rapport aux actions à mener. Mais en même temps, il y a une mise en œuvre qui n’est pas totalement constante, parfois parce qu’il n’y a pas de capacité parfois parce qu’il y a une utilisation arbitraire de ce pouvoir là qui est donné par cette nouvelle loi. Le progrès sera expérimenté dans le temps pour que les investisseurs se sentent plus tranquilles », a dit Shannon Green, directrice exécutive de l’USAID en charge de l’unité de lutte contre la corruption.
USAID travaille avec des acteurs gouvernementaux, notamment pour la réglementation de la redevance minière et pour se rassurer que ce cadre est bien compris par les autorités et que les ressources sont bien utilisées et réinvesties pour l’intérêt public, d’où l’implication de la société civile et des communautés. C’est pour assurer la traçabilité des minerais pour avoir des éléments probants, de manière à ce que le RDC vende elle-même ses richesses minières. Cela va réduire la fraude avec les autres pays.
« Il y a des gens ici et à travers le monde qui sont impliqués dans le trafic illicite des minerais. Nous avons eu des discussions pour atteindre ce problème là. Nous utilisons des outils tels que des sanctions pour ceux qui sont dans de tels trafics. Nous avons des lois aux États-Unis qui interdisent les entreprises américaines de travailler avec ces gens-là. Nous sommes préoccupés par la question, on peut même utiliser les voix diplomatiques », a ajouté Richard Nephew.
Dans d’autres secteurs, l’USAID travaille avec l’organisme règlementaire en matière de pharmacie pour se rassurer que les médicaments ainsi que d’autres intrants médicaux qui doivent bénéficier aux populations arrivent vraiment chez les nécessiteux. Ils une ligne verte pour la redevabilité, une plateforme, parce qu’il y a des cas de fraude qui sont identifiés.
Aussi, USAID travaille avec le gouvernement et d’autres partenaires pour proposer, quand il le faut, des réformes. Shannon Green a notamment évoqué des réformes dans le secteur judiciaire pour qu’il travaille comme un arbitre indépendant, fiable et autonome. Ils s’assurent de la bonne marche de l’appareil judiciaire dans tous les pays où ils passent, pour qu’il n’y ait pas d’impunité, qui du reste étend la corruption.
Notons qu'au dernier classement de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption, publié le 31 janvier, la République Démocratique du Congo est située à la 166ème place sur 180 pays et territoires avec un score de 20 sur 100, soit +3 places gagnés par rapport à l'an dernier où le pays était aligné à la 169e place avec 19 sur 100 comme score. Ce qui représente une légère progression et un recul de la corruption.
Jordan MAYENIKINI