Les travailleurs congolais des commerçants Indiens, Libanais, Pakistanais et Chinois sont en grève depuis le 27 juin. C'est déjà plus d'une semaine qu'ils dénoncent les mauvaises conditions de travail dont ils sont victimes.
Plusieurs magasins des commerçants indiens, pakistanais, libanais et chinois n’ouvrent plus comme d’habitude. Sur l'avenue du commerce, des policiers sont placés devant certains magasins qui tentent de résister à ce mouvement de grève. Selon plusieurs travailleurs congolais, leurs employés refusent d'améliorer leurs conditions de travail.
"Nous refusons de travailler pour réclamer notre droit, celui de l'application du SMIG. Pendant le règne du président Kabila, les lois n'étaient pas respectées. Malheureusement avec le président Félix Tshisekedi, nous constatons la même chose. L'application du SMIG n'est pas respecté. Et nos dirigeants ne disent rien. Ils préfèrent protéger nos bourreaux", dénonce un des manifestants interrogé par ACTUALITE.CD et DESKECO.COM.
Deux autres travailleurs congolais relatent leurs tristes histoires.
« Nous sommes abandonnés à notre triste sort. Nous n’avons aucune prime. Nous avons que notre petit salaire même pas un petit rien pour payer le transport de chaque jour. Nous travaillons de 7 h à 17 heures sans moindre repos. Et pour le salaire, ces étrangers disent qu’ils ne sont pas prêts à l’augmenter », explique Pitshou Makola, caissier d’une maison de commerce tenue par des indiens.
« Si nous continuons de travailler dans ces magasins, c’est parce que nous n’avons pas d’autres choix. Nous travaillons sans contrat de service. Il n’y a pas de bulletins de paie, nous n’avons pas des postes fixes. Ils nous maltraitent, parfois, ils nous insultent. D’un jour à l’autre, ils peuvent nous licencier sans décompte final", témoigne un autre jeune employé des Pakistanais.
Les autorités congolaises sont appelées à s'impliquer pour résoudre les problèmes que réclament ces employés congolais.
Le désespoir
L'arrivée au pouvoir du Président Félix Tshisekedi avait suscité une lueur d'espoir au personnel congolais travaillant dans les commerces tenus par des ressortissants indiens, libanais, pakistanais et chinois qui depuis longtemps sont victimes des mauvaises conditions de travail. 4 ans après le départ du régime Kabila, rien n'a changé. La situation va de mal en pis.
Les travailleurs congolais dans les commerces des expatriés continuent de subir les mauvais traitements que leur inflige leurs patrons notamment sur la modicité des salaires, l’absence de droit aux congés, les violations des droits humains, la non-application du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), etc.
Ils sont nombreux, ces congolais maltraités dans les établissements sous gestion des expatriés. Tout se passe à la barbe des autorités congolaises. Malgré les différentes vagues de revendications organisées, à plusieurs reprises, à travers le pays, rien ne change.
Jordan MAYENIKINI