RDC : de 2018 au premier trimestre de 2020, l’industrie minière a généré 6 milliards USD, mais les communautés n’en bénéficient toujours pas en dépit des multiples taxes (Chambre des mines)

Mines
Cobalt produit par l'entreprise Tenke Fungurume Mining. Ph. DESKE.COM
PAR Deskeco - 23 déc 2021 09:39, Dans Actualités

Reproché de ne pas souvent communiquer sur l'apport de l'industrie minière dans l'économie nationale, la chambre des mines, cette structure créée au sein de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a présenté mercredi 22 décembre les recettes générées par l'industrie minière lors de trois dernières années.

Son président Louis Watum a rassuré que la chambre qu'il dirige apporte sa contribution à l'économie du pays dans le respect des lois.

“Lorsqu'on prend les années 2018, 2019 et le premier trimestre 2020, nous sommes à près de 6 milliards USD qui ont été générés par le secteur minier, on ne parle pas beaucoup de ces chiffres mais ce sont des chiffres vrais et croyez moi 6 milliards USD ce n'est pas peu d'argent. Combien de kilomètres de routes on peut asphalter ? Combien d'écoles on peut construire ? Combien d'universités on peut construire avec 6 milliards USD ? Et là j’englobe tout ce qu'il y a comme génération des recettes, je n'ai pas voulu aller dans le détail parce qu'on a pas beaucoup de temps”, a déclaré Louis Watum, président de la chambre des mines au couyrs d’un point de presse. 

Et d’ajouter : “Lorsqu'on regarde particulièrement la redevance minière parce que ça touche directement aux entités territoriales décentralisées, vous verrez que lorsqu'on regarde les trois dernières années, nous sommes à 1.6 milliard USD qui sont allés en termes de redevance minière, ça ce sont des chiffres qui sont constatés et confirmés, l'ITIE est ici présent. La chambre des mines tient à travailler en étroite collaboration avec l'ITIE", a expliqué Louis Watum.

​​Il a affirmé que toutes les parties prenantes sont tenues au devoir de transparence. Il estime que malgré l'apport de l'industrie minière en République Démocratique du Congo, les réalisations sur terrain dans le cadre de développement des communautés locales ne suivent pas et que plus des particuliers qui en sont des bénéficiaires.

"Qu'est-ce qu'on a fait avec cet argent ? [Il faut qu’on sache] que nous puissions tous savoir parce que quelques éléments que j'ai eu, entre ce qui a été donné et ce qui a été réellement dépensé, on peut parler de faiblesse d'administration minière, on peut parler de fraude, on peut parler de corruption, on peut dire beaucoup de choses mais je crois que quelque part on doit tous travailler parce que 1.6 milliard USD n'est pas peu d'argent, nous voyons déjà des signes de dérapage où certains chefs coutumiers qui, à peine une année circulaient en moto, ont maintenant six véhicules jeeps parqués dans leurs parcelles, nous voyons ces choses là et ça c'est une dérive parce qu’au départ la logique devait être bien simple; tout projet minier a une durée de vie déterminée, si cette durée de vie est de 20 ans, la vraie question c'est de savoir après 20 ans, qu'est-ce qu'on veut voir ici, est-ce-qu'on veut voir un trou béant où on veut voir des universités ? C'est ce qu'on semble ne pas voir, je crois que cela doit nous interpeller tous", a-t-il fait savoir.

La chambre des mines déplore par ailleurs, l’imposition par les services de l'État à l'industrie minière, des taxes illégales. Parmi ces taxes, elle parle des taxes import et export, frais OCC, taxe de la police nationale congolaise, hygiène aux frontières, taxe pour la promotion de l'industrie, taxe sur les concentrés, sur la voirie, la redevance SNCC, les droits des trafics des lignes maritimes congolaises.

“Le code minier est là, nous devons le respecter mais qu’on ne nous rajoute pas d'autres taxes qui sortent encore une fois de ce code minier là", a alerté Louis Watum afin que les autorités compétentes puissent se pencher sur cette question.

La Chambre des mines est une structure créée au sein de la Fédération des Entreprises du Congo, pour piloter les travaux relatifs au secteur minier en République Démocratique du Congo. Elle a remplacé ́ la Commission Nationale des mines, le 24 mars 2011, aux termes de la révision des statuts de la FEC. Cette nouvelle appellation lui a, entre autres, permis d’adhérer à l’Association des Industries Minières de l’Afrique Australe (MIASA).

Clément Muamba

 

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