C’est le président du Sénat, Modeste Bahati, qui a porté sous les fonts baptismaux l’ouvrage « Bâtir l'émergence du Congo Démocratique par la gouvernance », écrit par l'économiste Jean Elongo Ongona. La cérémonie de vernissage a eu lieu le samedi 21 août au chapiteau du Grand Hôtel/Pullman de Kinshasa en présence de plusieurs personnalités du monde politique et scientifique.
Dans cet ouvrage, Jean Elongo Ongona soutient mordicus que la question des bonnes pratiques en matière de gouvernance et de gestion d’un Etat doit être considérée comme « un préalable majeur pour garantir la marche vers l’émergence économique et sociale que le pays recherche, à juste titre, afin d’aboutir à la prospérité, mieux à l’atteinte du bien-être de la population congolaise ».
Un livre autobiographique
Ce livre qui constitue ses mémoires, l’auteur décline, pour la postérité, le récit vivant des crises vécues au cœur même du système de gouvernance de l’économie congolaise. En pédagogue, Jean Elongo Ongona, tente d’expliquer les évènements, de justifier et d’évaluer les politiques menées afin de formuler un plaidoyer qualitatif et léguer aux générations futures les meilleures pratiques pour une bonne gouvernance.
Préfacé par le gouverneur honoraire de la BCC, Pierre Pay-Pay Wa Syakasighe, cet ouvrage est un appel de l’auteur, aux dirigeants et à l'élite congolaise, à plus de responsabilité pour exploiter un autre chemin de gouvernance, 61 ans après l’accession à l’indépendance de la RDC.
"Nous fils de ce pays, nous avons le devoir de bien gérer les ressources nationales. Les autres bailleurs des fonds ne peuvent accepter de se joindre à nous qu'à cette unique condition. C'est la raison pour laquelle le décaissement du FMI sont généralement liés à des conditionnalités. C'est pour nous amener à avoir les actions des ressources à pouvoir appliquer des mesures qui permettent de rassurer les partenaires extérieurs que nous sommes dans le bon. On ne peut pas être dans la mauvaise gestion et aller demander des ressources. J'ai expliqué toutes ces choses pour la compréhension du grand public", a-t-il expliqué, dans son mot de circonstance devant l’assistance venue pour le vernissage de son livre.
Appelé à commenter l’ouvrage, Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre honoraire et économiste, a indiqué qu’il s’agit d’un témoignage d’un acteur de premier et second plan.
« Il s'agit d'un témoignage d'un acteur du premier et de second plan qui, dans une position de technocrate, a vu s'écrouler une belle machine. L'auteur a rédigé un ouvrage en témoignage des faits et d'expériences à léguer à la postérité. Il y a donc dans cet ouvrage le souci d'alerter le danger qui découle dans l'attachement des dirigeants et décideurs à certaines pratiques qui s'éloignent de la bonne gouvernance. Il affirme que l'émergence de la RDC doit nécessairement passer par la bonne gouvernance à tous égards. Si cette exigence n'est pas respectée, ce pays va continuer à vivre les contradictions qui l'ont caractérisées jusqu'à ce jour », a dit Daniel Mukoko Samba, soutenant que ce livre vient combler un vide d'informations couvrant la période allant de 1980 aux années 2010.
Tour-à-tour, Nicolas Kazadi, ministre des Finances, Pierre Pay-Pay, ministre des Finances honoraire et gouverneur honoraire de la Banque centrale, ou encore Jean Claude Masangu Mulongo, gouverneur honoraire de la BCC, ont pris la parole pour féliciter l’auteur et sa carrière professionnelle.
"Qui dit bonne gouvernance a besoin des hommes et des femmes qualifiés, expérimentés. Le mot gouvernance se trouve dans ce livre. C'est-à-dire que nous devons aller chercher cette expertise congolaise là où elle se trouve et la mettre à l'épreuve. Elle se trouve dans tous les domaines. Ce livre s'adresse à l'élite congolaise. Je félicite l'auteur pour avoir dit des choses vécues dans ce livre", a dit Jean Claude Masangu.
Étendu sur 348 pages, l'ouvrage est structuré en 7 parties plus une conclusion. Il s’agit d’un récit de la carrière professionnelle de Jean Elongo sur 32 années. La première partie parle de ses hésitations et choix difficiles dans sa carrière où il était appelé à un moment à choisir entre la Banque centrale du Congo et la Banque du commerce extérieur. Dans la deuxième partie, l’auteur se livre à une évaluation des économies des pays de l’Afrique subsaharienne, en général, et de la RDC, en particulier. La troisième partie relate le rôle que l’auteur a joué en tant que directeur de cabinet du ministre des Finances dans la création de la DGRAD. Il esquisse ensuite, dans la quatrième partie, la transition entre la Banque centrale du zaïre et la Banque du commerce extérieur. Dans la cinquième partie, il parle de la tentative avortée du sauvetage de la Banque du Commerce extérieur. Dans les deux dernières parties, il parle respectivement de sa fonction d’auditeur général à la Banque centrale et de directeur général de la DGRAD.
Sur l’auteur
Diplômé en économie de l'Université de Kinshasa, macro-économiste formé à l'Institut du Fonds monétaire international et pour des Programmes d'ajustement de la Banque mondiale à l'Université de Clermont-Ferrand, Jean Elongo Ongona a œuvré près de trente ans à la Banque centrale du Congo. Depuis 2012, il est administrateur de sociétés et de bureaux d'études. Natif de Kindu dans la province du Maniema, Jean Elongo Ongona a été récemment nommé administrateur à la BCC. Ancien directeur de cabinet de l'ancien ministre des Finances, Pierre Pay-Pay, Jean Elongo Ongona a aussi assumé la fonction de Directeur général de la DGRAD de 2007 à 2011, une régie financière dont il a été un des experts ayant travaillé pour sa création.
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