Dans son parcours professionnel aux Etats-Unis, Sandrine Mubenga a développé une voiture électrique roulant à l'hydrogène et une station de production de l'hydrogène.
Engagée dans le développement de son pays, la République démocratique du Congo, Sandrine Mubenga est mariée et mère de trois enfants. Elle est professeure à l'Université de Kinshasa et aux Etats-Unis, directrice générale de l'autorité de régulation du secteur de l'électricité en RDC, fondatrice et présidente de l'organisation Science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM).
DW: Vous avez développé une voiture électrique aux Etats-Unis, pourquoi ne pas faire la même chose en République démocratique du Congo ?
Sandrine : Je crois que ce qu'il faut, c'est ce qui est en train de se faire, c'est de mettre d'abord le cadre et le cadre c'est le régulateur. Le rôle du régulateur, c'est de pouvoir donner les règles qui ont à voir avec tout le secteur de l'électricité, que ce soit la production, la distribution, la commercialisation, l'importation, l'exportation ou tout autre ouvrage qui a à voir avec l'électricité. Donc on doit donner des certificats de conformité. Quand quelqu'un veut être électricien, il doit avoir un certificat d'homologation. Tout ça, c'est le régulateur qui le fait. Et donc, dans ce sens, je crois que petit à petit, on est en train de tracer la route nécessaire. Et une fois que ça s'est fait, là, on peut poser les jalons et voir ces technologies.
Par exemple, il y a pas mal d'autres dossiers qu'on a traité en tant que régulateur qui sont très intéressants. Figurez-vous, que nous avons une compagnie à qui nous avons donné un avis conforme qui va extraire le gaz méthane du lac Kivu et qui va utiliser ce gaz méthane pour créer de l'électricité.
DW : Nous avons appris que vous êtes également dans la fabrication de respirateurs.
Sandrine : En effet, un ingénieur, c'est quelqu'un qui résout les problèmes. Et donc, quand la Covid-19 a paralysé le monde entier, nous nous sommes inquiétés pour le Congo. J'avais appris à ce moment-là qu'il y avait moins de 2000 respirateurs pour une population de 85 millions d'habitants. Et c'est ainsi que nous avons fait appel à plusieurs institutions avec qui nous avons collaboré afin de créer un respirateur RDC. La première étape, c'était le prototype conceptuel. Une fois que ça a marché, il fallait faire le prototype pilote qui permet de reproduire le respirateur en masse. Ensuite, la prochaine étape, c'était le feedback des médecins et les tests cliniques. Malheureusement, nous avons eu la troisième vague de Covid-19 qui fait que les médecins sont vraiment préoccupés à sauver des vies. Mais on est toujours en train de tester.
DW (Deutsche Welle)