Atelier CNPAV : pour Georges Tshonza, la RDC dispose d’un arsenal juridique nécessaire pour combattre la corruption mais qui n’est pas appliqué

Thonza
PAR Deskeco - 09 sep 2020 12:49, Dans Actualités

Georges Tshonza, assistant technique au Comité d’orientation de la réforme des finances publiques (COREF) et expert en gestion de politique économique, a exposé sur le système national d’intégrité, « SNI », (la lutte contre la corruption), ce mercredi 09 septembre à Kinshasa, au cours du troisième jour de l’atelier du Collectif  "Le Congo n'est pas à vendre" CNPAV sur le renforcement des capacités des acteurs de la société civile dans la perspective de mener un plaidoyer en faveur de la Cour des Comptes.

Il a, au cours de son exposé, fustigé le fait que la RDC dispose d’un arsenal juridique nécessaire pour combattre la corruption mais qui n’est pas appliqué.  

« Malgré le fait qu’on a tout un arsenal juridique pour combattre la corruption, nous ne l’avons jamais utilisé. C’est presque impossible d’obtenir la justice. Dans certains coins du pays, les militaires se sont transformés en magistrats. Ils rendent justice. L’inversion des valeurs bat son plein au pays », fustige-t-il. 

A l’en croire, il y a 16 piliers qui tiennent la corruption en République démocratique du Congo, dit-il, s’appuyant sur ses études menées depuis 2007. Cet expert en gestion de politique économique a martelé qu’en RDC, mêmes les agences de lutte contre la corruption sont corrompues. 

« Les 16 piliers qui tiennent la corruption en RDC sont : - L’administration publique ; - le pouvoir exécutif ; - le pouvoir judiciaire ; - le pouvoir législatif ; - les partis politiques ; - la commission électorale ; - Institutions suprêmes d’audit ; - les agences de mise en vigueur de la loi ; - l’armée et les services de sécurité ; - l’administration régionale et locale ; - la passation des marchés ; - les entreprises publiques ; - les agences de lutte contre la corruption ; - les médias ; - la société civile ainsi que ; - la communauté internationale », fait-il savoir.

Et pour lutter contre ce fléau qui favorise le rétropédalage de la RDC, il conjure que tous les acteurs politiques doivent manifester une plus grande volonté dans la lutte contre la corruption. Et ce combat, insiste-t-il, doit être piloté par le président de la République, qui doit assurer que les discours et paroles prononcés sont suivis par des actes.

La Campagne "Le Congo n'est pas à vendre" (CNPAV) poursuit son atelier de renforcement des capacités des acteurs de la société civile, ce mercredi 8 septembre. Plusieurs structures de la société civile évoluant dans différents domaines d'intervention, prennent part à ces assises. Il y a notamment les structures spécialisées dans la passation de marché dont GREM et IFORDI. Il y a aussi les principales structures de contrôle des Finances publiques (REGED, ODEP). Les structures de la lutte pour les droits humains ainsi que les mouvements citoyens Lucha et Filimbi prennent également part. 

Jordan MAYENIKINI

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