Le ministre provincial de l’Intérieur et Sécurité, Fulbert Kunda, à l’issue de sa visite lundi au poste frontalier de Kasumbalesa, a plaidé pour des mesures d’accompagnement pour gérer la nouvelle donne après le démantèlement de la base Bilanga, un système organisé de la fraude douanière depuis des années.
« La première chose d'abord que j'ai, c'est l'admiration pour nos forces de l'ordre qui ont réussi à faire avec professionnalisme un travail difficile de gérer des milliers des personnes sans effusion de sang. Au nom du gouverneur de province, j'ai présenté les félicitations à nos forces de l'ordre. Mais, je pense qu'il faut des mesures d'accompagnement qui doivent être prises immédiatement pour pouvoir gérer cette nouvelle situation qui est saluée par l'ensemble de la République démocratique du Congo », a déclaré Fulbert Kunda à l’issue de sa visite de la base Bilanga et de la réunion avec les forces de sécurité et les services de frontière.
Selon certaines sources, le démantèlement de la Base Bilanga induit une amélioration des recettes journalière de la DGDA (Direction générale des douanes et accises) à Kasumbalesa.
Rappelons que le gouvernement central a pris l’option, lors de la 46ème réunion du Conseil des ministre du vendredi 28 août, de faire fonctionner le poste frontalier de Kasumbalesa, entre la RDC et la Zambie, 24 heures dur 24 pour se conformer aux normes de la SADEC (Communauté de développement des Etat de l’Afrique australe) mais aussi pour lutter contre la fraude douanière qui profitait de cette lacune du côté Congolais.
« A l’occasion de la mission effectuée à Lubumbashi par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, dans le cadre des travaux de la Commission Mixte Zambie-RDC, la partie zambienne a soulevé le problème des horaires de travail aux bureaux de douane de la RDC au poste frontalier de Kasumbalesa. Il a été signalé à cette occasion que les services de douane de la RDC opèrent entre 9 heures et 15 heures, alors que les normes de la SADC préconisent l’ouverture 24 heures sur 24.
Tout semble indiquer également que les règles qui sont d’application pour le COMESA en matière de commerce international ne s’accommoderaient pas avec les modalités de fonctionnement des services des douanes congolaises. Cette situation qui occasionne des retards énormes dans le dédouanement des biens importés via la Zambie, poussent les camionneurs à décharger leurs cargaisons en Zambie, d’où elles passent par fraude dans le territoire congolais. Ceci favorise le phénomène « Bilanga », à savoir la fraude douanière opérée par des jeunes désœuvrés venus pour la plupart des provinces du Kasaï et du Grand Katanga, et qui se substituent aux services de l’Etat », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres fait par le porte-parole du gouvernement, Jolino Makelele.
Au cours de cette réunion du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, a fait part des résolutions arrêtées, sous la direction du Premier Ministre, par rapport au constat dressé sur cette situation au poste frontalier de Kasumbalesa.
Au nombre de ces résolutions que le Conseil des ministres a d’ailleurs approuvées, il y a : - le rétablissement de l’ordre et l’autorité de l’Etat afin de permettre le fonctionnement régulier des services étatiques à la frontière ; - la recherche d’une solution globale, intégrant également des solutions alternatives à l’occupation des jeunes désœuvrés concernés ;- le retrait des services qui exercent à la frontière en violation du Décret n°036/2002 du 28 mars 2002 portant désignation des services et organismes publics habilités à exercer aux frontières de la RDC, à savoir : la DGDA, l’OCC, la DGM et le Service d’Hygiène Publique ; - l’instauration d’un horaire de travail de 24h/24h à la frontière de Kasumbalesa, harmonisant ainsi avec ce qui se passe du côté zambien ; - la fermeture de tous les points de passage dits « Bilanga » et arrêt des transbordements sur le territoire zambien, des marchandises à destination de la RDC.
La « base Bilanga » de Kasumbalesa a été démantelée la semaine passée par les éléments des forces armées. Cette pratique de fraude douanière a existé depuis des années faisant perdre au pays de milliards de dollars de recettes au profit des individus. Pour autant, la pratique demeure dans plusieurs autres postes frontaliers à travers la RDC.
Amédée Mwarabu
