Les dernières déclarations du Gouverneur Gentiny Ngobila sur l’état de lieu hérité de la ville province de Kinshasa continue à soulever des vagues dans l’opinion nationale. Au-delà de toute polémique, l’ancien gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, devrait justifier, par devoir de redevabilité, l’affectation de 60 millions USD de dettes non certifiées laissées à la capitale.
Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a révélé, au cours d’une émission télévisée le 17 avril consacrée à l’An 1 de son mandat, que sur les 67 millions USD des dettes héritées de l’ancienne administration de la capitale, seulement 7 millions USD ont été certifiés par une commission ad hoc composée des experts du ministère des Finances et de la Direction générale de la dette publique. Et donc, 60 millions USD de dettes contractées, sous le règne d’André Kimbuta Yango, n’ont pas été certifiés par cette commission, selon un procès-verbal que DESKECO.COM a consulté.
En effet, selon la commission mise en place en novembre 2019 par Gentiny Ngobila, sur 205 dossiers de créances examinés, la dette publique intérieure réclamée au gouvernorat de Kinshasa par des banques, les prestataires des services et autres fournisseurs était évaluée exactement à 67 millions 525 557 USD. Sur ce montant, seulement 7 477 865 USD étaient certifiés ; 57 millions 385 671 USD étaient mis en suspend ; 81 804 USD étaient rejetés et 1 million 92 814 USD étaient hors champs. Ce qui fait dire l’administration Gombila que plus de 60 millions USD de dette de Kimbuta ne sont « certifiés ».
Le document de cette commission consulté par DESKECO.COM atteste que les créances envers les banques laissées par André Kimbuta sont à hauteur de 24 millions USD réparties entre Afriland First bank, Banque Congolaise, Ecobank, Rawbank, TMB ou encore UBA où l’ancien gouverneur a emprunté, quelques jours avant les élections de décembre 2018, un crédit de 14 millions USD.
Plus de dix jours après ces révélations de l’actuel patron de la capitale, l’ancien gouverneur André Kimbuta ne s’est pas obligé de donner d’amples informations aux Kinois sur l’affectation des fonds contractés, au nom de la province, mais dont on ne sait ni retracer les justificatifs comptables des réalisations y afférentes encore moins les réalisations concrètes.
Cependant, déterminé à redorer l’image du gouvernorat auprès des institutions financières de la capitale, l’actuel gouverneur a, non seulement clôturé les 300 comptes bancaires laissés par son prédécesseur, mais aussi ouvert un seul compte décliné en dollars et en Franc Congolais pour le Trésor public de Kinshasa. Ce compte du Trésor a trois sous comptes : un sous compte Frais de Fonctionnement, un sous compte Enveloppe salariale et un sous compte Rétrocession des services d’assiettes.
Au cours de l’émission du 17 avril de l’Equipe nationale, Gentiny Ngobila a indiqué que c’est cet effort de transparence et de bonne gouvernance qui lui a permis d’apurer 36 mois d’arriérés de salaires des agents de la ville y compris ceux du cabinet d’André Kimbuta.
Loin de sortir du chaos hérité de son prédécesseur, l’actuel patron de la ville-province de Kinshasa s’est plaint par la même occasion des revenus de la rétrocession que le gouvernement central ne parvient toujours pas à réaliser malgré les promesses faites par le Premier ministre au début de son mandat. A en croire Gentiny Ngobila, depuis qu’il est à la tête de la province l’actuel Exécutif national n’a rétrocédé que 3 fois contre 5 fois qui restent à pourvoir. Précisions que les Fonds de la rétrocession en provenance du gouvernement central devraient représenter 70% des revenus de Kinshasa.
Pour autant, le gouverneur de Kinshasa assure assumer la continuité des affaires publiques. C’est dans ce cadre qu’il a pu éponger certaines dettes héritées de son prédécesseur.
André Kimbuta a été gouverneur de Kinshasa pendant 12 ans, entre 2007 et 2019. Son ministre des Finances, Guy Matondo, a été condamné pour 8 ans de travaux forcés parce que accusé de détournement des deniers de la ville de kinshasa.
Amédée Mwarabu