Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a lancé, mercredi 23 juillet 2024, le comité de pilotage chargé de la mise en œuvre du Compte Unique du Pouvoir Central. Selon le ministère, cette réforme vise à centraliser les ressources de l’État dans un seul compte logé à la Banque centrale du Congo, afin de renforcer la transparence, d’optimiser la trésorerie publique et de réduire le coût de l’endettement.
Le comité est composé d'experts du ministère des Finances, de la BCC, de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), ainsi que du Comité d’Orientation de la Réforme des Finances Publiques (COREF). Il veillera au suivi technique et à la coordination de cette réforme, indispensable pour la gouvernance financière en République démocratique du Congo.
Chargé de la mise en œuvre du Compte Unique du Trésor (CUT), autrement appelé « Compte Unique du Pouvoir Central », ce comité de pilotage poursuit plusieurs objectifs, dont la centralisation des fonds publics, afin de réduire la dispersion des ressources dans diverses banques commerciales, ce qui permet un meilleur contrôle et une gestion plus efficace de la trésorerie de l'État.
Parmi les autres objectifs figurent : l’amélioration de la transparence en assurant une traçabilité des flux financiers et en facilitant la production d'états financiers consolidés, la réduction des coûts financiers en minimisant les emprunts inutiles et en optimisant l'utilisation des excédents de trésorerie, ainsi que le renforcement de la coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire, contribuant ainsi à une gestion macroéconomique plus cohérente.
Qu’en est-il de sa composition ? Le Compte Unique du Trésor comprend un compte principal logé à la BCC, centralisant toutes les ressources et dépenses de l'État ; des sous-comptes opérationnels pour chaque ministère, institution ou programme, permettant une gestion individualisée tout en consolidant les soldes avec le compte principal ; des comptes transitoires ou de transit dans les banques commerciales pour des opérations spécifiques, avec des soldes rapatriés régulièrement vers le compte principal à la BCC.
Il comprend également un système d'information intégré pour un suivi en temps réel des soldes et transactions, facilitant le contrôle interne et la reddition des comptes ; un cadre légal et réglementaire renforcé, obligeant toutes les entités publiques à déposer leurs disponibilités sur le compte principal ou dans ses sous-comptes, avec des exceptions strictement encadrées.
Outre la supervision de la mise en œuvre du CUT, quels sont les autres rôles du comité de pilotage ? Selon les renseignements du ministère des Finances, il est chargé de veiller à l'application des réformes et à la conformité des opérations avec le cadre légal établi ; de coordonner les actions entre les différentes entités publiques, assurant une transition harmonieuse vers le système du CUT ; d'assurer le suivi et le contrôle des flux financiers, en collaboration avec la BCC et les autres institutions concernées, ainsi que d'évaluer les performances du système et proposer des améliorations pour renforcer l'efficacité de la gestion des finances publiques.
Il convient de rappeler que cette réforme, visant à garantir une utilisation optimale des ressources de l'État, à renforcer la transparence et à améliorer la performance économique du pays, est ainsi initiée conformément aux standards recommandés par le FMI et la Banque mondiale dans le cadre de la réforme des finances publiques.
Jean-Baptiste Leni