Le Collectif "Le Congo n'est pas à vendre" estime qu'à l’heure où l’Etat congolais peine à réunir les fonds nécessaires pour faire face à la pandémie du Corona virus, les actions judiciaires de ces derniers jours contre les détournements de fonds publics constituent "un signe d’espoir pour voir enfin la République Démocratique du Congo récupérer une partie de l’argent public détourné et le mettre au service de la population".
"La campagne « Le Congo n’est pas à vendre » exige que les enquêtes judiciaires en cours aboutissent à des conclusions publiques, afin de rendre effective la lutte contre l’impunité. Par ailleurs, elle exhorte les autorités à ouvrir et mener les enquêtes de manière impartiale, et de garantir une justice forte et apolitique", note un communiqué de cette organisation datée du 10 avril.
Pour " Le Congo n'est pas à vendre", afin d'éviter une justice de deux poids, deux mesures, "il est impératif que le président de la République, le premier ministre, le ministre de la justice et/ou les autorités judiciaires ouvrent des enquêtes sur les affaires de corruption qui avaient bénéficié de la protection du régime passé".
"C’est le seul moyen de montrer que la justice est indépendante et que les nouvelles autorités sont véritablement engagées dans ce combat avec l’ensemble de la population congolaise", estime cette organisation citoyenne.
C’est dans ce cadre que ce Collectif demande , à titre d’exemple, l’ouverture d’enquêtes sur les dossiers suivants:
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Les détournements orchestrés à travers la BGFI Bank révélés par les Lumumba papers, y compris ceux à la CENI. Aujourd’hui il n’existe aucune poursuite sur le sujet en RDC.
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Les transactions minières et pétrolières du réseau de Dan Gertler, sanctionné aux États Unis pour corruption mais toujours libre d’opérer en RDC.
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Le dossier lié à l’entreprise EGAL qui porte sur au moins 80 millions de dollars et qui dans son conseil d’administration comporte des personnalités proches de l’ancien régime.
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Le contrat léonin des passeports congolais parmi les plus chers au monde, où 1/3 du montant perçu bénéficierait à des personnes privées réputées membres de l’ancienne famille présidentielle.
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Le dossier Bukanga Lonzo, où près de 150 millions ont été soi-disant investis dans la création d’une ferme agro-industrielle qui n’a jamais vu le jour.
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Le barrage de Busanga dans le Lualaba, où une part importante de l’actionnariat étatique se retrouve entre les mains de Congo Management, une entreprise privée dont on ne comprend pas le rôle.
Amédée Mwarabu