Dans son adresse à la Nation, le vendredi 13 décembre 2019, devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a fait le tour complet de la situation du pays avant de se projeter dans l'avenir. Il a déclaré 2020 l'année de l'action, faisant ainsi de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Poursuivant son speech, le Chef de l'Etat a affirmé que le Gouvernement de la République a déjà entamé des pourparlers avec des bailleurs de fonds pour finaliser des grands projets dans le secteur de l’électricité. C’est le cas du Grand Inga, avec le projet INGA III.
« Ce projet se présente en deux options. La première, de 4 800 MW, a obtenu un financement par le truchement de la Banque africaine de développement, BAD, pour commencer la construction à partir du premier trimestre de 2020. Les études de faisabilité ont été financées totalement par la BAD à hauteur de 75 millions de dollars américains », a-t-il indiqué.
Il a ensuite expliqué que « La deuxième option, de 11 000 MW, deux groupes, chinois et espagnol, n’ont pas encore réalisé des études de faisabilité. Les pourparlers sont en cours entre les deux groupes pour former un consortium afin d’aborder efficacement cette question. Face à cette situation, je propose qu’avec un seul grand ouvrage (Barrage) idéalement localisé, il sera possible de réaliser progressivement des salles des machines (groupes turbine-alternateur) avec des capacités simple et cumulées de 4800 MW, 7500 MW, et enfin 11 000 MW et plus, grâce aux points de prise Inga 3 et Inga 4. Le modèle de développement mis en place nous laisse la latitude de combiner certaines de ces phases ».
Pour le Président, la demande de cette énergie est disponible et très urgente, pour notamment servir le développement d’une usine de production d’alumine électrolytique dans la province du Kongo Central. En résumé, il a annoncé qu’une réunion entre la République démocratique du Congo et la BAD va se tenir avant le 20 décembre courant à Abidjan en Côte d’Ivoire pour signer l’accord relatif à l’option de 4 800 Mégawatts jusqu’à atteindre 11000 Mégawatts voire plus.
« Bien plus, certaines études actualisées démontrent qu’on peut aller jusqu’à INGA 10 pour atteindre 40 000 Mégawatts. Avec ce chiffre, vous imaginez bien que la RDC sera au cœur du système mondial de la production de l’énergie propre », a déclaré le premier des Congolais.
D’autres projets hydroélectriques finalisés
Quant à la centrale hydroélectrique de Zongo II (dans la province du Kongo Central) d’une capacité de 150 mégawatts, le Chef de l’Etat affirme qu’elle est opérationnelle, et sa phase de lancement est terminée avec satisfaction. Il a aussi rassuré que les travaux de la deuxième ligne de haute tension Zongo-Kinshasa sont sécurisés sur le plan financier et la SNEL va bientôt réceptionner le matériel de construction pour augmenter la puissance disponible dans la ville-province de Kinshasa dans un délai de 24 mois.
Félix Tshisekedi affirme également que la centrale hydroélectrique de Kakobola (dans la province du Kwilu) de 10,5 mégawatts est également opérationnelle après le succès de sa phase de lancement.
« Autant les travaux de haute tension Kakobola – PK600 – Kikwit/Idiofa/Gungu sont sécurisés sur le plan financier, autant la fabrication de matériel de construction est achevée en Inde. J’affirme ici que le transport va débuter aussitôt que le rapport de conformité sur la qualité des pièces sera validé et la construction de cette ligne durera environ 24 mois », a-t-il souligné.
A en croire le Président de la Rdc, cette centrale hydroélectrique de Kakobola va desservir les villes et les cités de Kikwit, Idiofa et Gungu.
Et concernant la centrale de Katende (dans le Kasaï-central) d’une capacité de 64 mégawatts, il a informé que les travaux de construction de ce barrage ont progressé à 55 %. « A ce jour, le gros de la structure est achevé. La Société Nationale d’Electricité, SNEL, a réhabilité l’alimentation électrique de la station de pompage d’eau de la REGIDESO à Mbuji-Mayi », a dit le Président Tshisekedi.
Dans le même ordre d’idées, il a signifié que la nouvelle centrale de Ruzizi 3 (au Sud-Kivu), d’une capacité de 147 mégawatts, est à construire dans le cadre de la CEPGL sous la supervision de « Energie des Grands Lacs (EGL) ». Cet ouvrage, a fait savoir le Chef de l’Etat, sera bénéfique pour les villes de Goma, Bukavu et d’Uvira « pour mettre fin au délestage ».
Le Président de la République a toutefois rappelé que les accords de financement ont été signés le 29 juillet dernier et sont entrés en vigueur le 15 octobre 2019. Ces accords concernent, d’une part, la Norvège qui a financé le projet et, d’autre part, le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo, a-t-il précisé.
D’importants projets aussi pour l’énergie solaire et le gaz naturel
Par rapport à l’énergie solaire, le Président précise qu’un accord de financement est en cours de finalisation avec le Gouvernement Indien pour la construction de trois centrales hydroélectriques. Notamment à Mbandaka (province de l’Equateur) d’une capacité de 10 mégawatts pour 24,5 millions Usd, à Lusambo (province du Sankuru) d’une capacité de 10 Mégawatts pour 25 millions Usd et à Karawa d’une capacité de 10 mégawatts pour 25,5 millions Usd.
« D’autres projets sont à considérer dans les prochains jours avec divers autres partenaires tels que la Banque mondiale dans plusieurs provinces avec un portefeuille très important », a-t-il souligné.
Félix Tshisekedi estime en outre que la spécificité que présente le secteur du gaz naturel en général, et le risque de catastrophes naturelles liées à une éventuelle fuite de gaz méthane rendent le dégazage du lac Kivu plus que nécessaire. « Ceci offre une opportunité supplémentaire de production de l’électricité que nous devons saisir », a-t-il renchérit.
Par ailleurs, le Président de la République a expliqué que dans le cadre du programme d’urgence dit des 100 jours, exécuté dans divers secteurs de la vie nationale, et évalué à 492 millions de dollars américains, avec un décaissement à date de près de près 70 %, des études de faisabilité conjointement menées par les Ministères des Ressources hydrauliques et Electricité, des Hydrocarbures et les partenaires Kivu Power et EPPM, sont déjà entamées et promettent d’aboutir à la production d’environ 30 mégawatts d’électricité.
Et la société pétrolière PERENCO a fait une offre de production de 200 mégawatts d’électricité à partir du gaz naturel à Muanda dansla province du Kongo Central. « De quoi alimenter le Port en eaux profondes de Banana, la ville de Muanda ainsi que certaines mines du Katanga », a signifié le Chef de l’Etat.
Lepetit Baende