Voici les conclusions du Conseil d'administration du FMI sur les consultations 2019 avec la RDC (Communiqué)

PAR Deskeco - 04 sep 2019 10:09, Dans Actualités

Le 26 août 2019, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l'article IV [1] avec la République démocratique du Congo.

La RDC est confrontée à des défis de développement considérables malgré sa riche base de ressources naturelles. Le pays est actuellement aux prises avec la pire épidémie jamais connue de maladie mortelle liée au virus Ebola.

La transition politique pacifique du début de l'année, la première de l'histoire du pays, offre une occasion de réforme pour réduire la pauvreté généralisée, créer des emplois et promouvoir une croissance inclusive. Des politiques macroéconomiques prudentes ont contribué à stimuler la reprise après la chute des prix à l'exportation en 2016-17. Il est essentiel de consolider et de tirer parti de ces gains.

La croissance du PIB réel a atteint 5,8% en 2018, grâce à la hausse des prix du cuivre et du cobalt et à une production accrue. L'inflation est tombée à 7,2% et le franc congolais ne s'est déprécié que de 2% en 2018. Un léger excédent budgétaire de 0,4% du PIB a été enregistré, grâce à la vigueur des prix à l'exportation et à la hausse des volumes d'exportation, ainsi qu'à la hausse des taux d'imposition des exportations de minéraux Code minier révisé de 2018. Les réserves de change de la banque centrale ont atteint 2,6 semaines d'importations. Par ailleurs, le déficit de la balance courante a atteint 4,6% du PIB.

La croissance du PIB devrait tomber à 4,3% en 2019 avec la chute des prix du cuivre et du cobalt par rapport au sommet atteint en 2018. Un déficit budgétaire de 0,2% du PIB est prévu, les revenus miniers étant inférieurs à ceux de 2018. Le déficit du compte courant devrait diminuer 3,5% du PIB, les réserves de change de la banque centrale passant à 3,7 semaines d’importations.

Selon les politiques actuelles, les revenus en RDC resteront bien en dessous de la moyenne de l'Afrique subsaharienne malgré l'impact positif du Code minier révisé de 2018. La prolifération des taxes et des institutions fiscales; exemptions fiscales généralisées; une base d'imposition étroite; et de longues frontières poreuses; sont les facteurs sous-jacents. Les prévisions budgétaires ont eu tendance à s'écarter largement des résultats, nuisant à la crédibilité du processus budgétaire et du contrôle parlementaire. Les procédures de dépense d'urgence ont été largement utilisées et d'importants arriérés intérieurs ont été accumulés.

La politique monétaire a été entravée par les niveaux élevés de dollarisation. Une nouvelle loi sur la banque centrale a été promulguée en 2018 pour renforcer l'indépendance de la banque centrale, augmenter son capital et renforcer sa capacité de supervision du système financier.

La transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources naturelles sont des défis majeurs auxquels la RDC est confrontée. Un décret de 2011 obligeant le gouvernement à publier tous les contrats miniers, pétroliers et forestiers n'a pas été pleinement appliqué. Les états financiers vérifiés de certaines entreprises d'État ne sont pas accessibles au public. Le FMI effectuera une mission d'évaluation de la gouvernance en octobre.

Le climat des affaires reste difficile en raison d'un large éventail de facteurs, notamment la complexité de la fiscalité et les vulnérabilités judiciaires. La faiblesse des infrastructures entraîne des coûts de production élevés.

Évaluation du conseil d'administration

Les administrateurs ont approuvé les grandes lignes de l'évaluation du personnel. Ils ont félicité les autorités d'avoir poursuivi des politiques macroéconomiques prudentes qui ont contribué à réduire l'inflation et à stimuler la reprise après la chute des prix à l'exportation en 2016-2017. Cependant, la RDC doit faire face à des défis profondément enracinés, notamment une pauvreté généralisée, et les perspectives sont sujettes à des risques, notamment liés à l'épidémie d'Ebola.

Dans ce contexte, les administrateurs se sont félicités du réengagement des autorités avec le Fonds et ont souligné que la transition politique pacifique offrait l'occasion de mettre en place des réformes transformationnelles destinées à renforcer les finances publiques, à stimuler la croissance du secteur non extractif, à lutter contre la corruption et à lutter contre la corruption, réduire la pauvreté généralisée. Les administrateurs ont noté que la RDC aurait besoin de l'appui de la communauté internationale des donateurs et de l'assistance pour renforcer ses capacités. Certains administrateurs ont encouragé les autorités à continuer de constituer un bilan adéquat de la mise en œuvre de la politique.

Les administrateurs ont souligné qu'il était impératif d'accroître la mobilisation des recettes nationales pour financer les besoins de développement et les besoins sociaux aigus. Ils ont recommandé de réduire les exonérations, d'élargir l'assiette fiscale, de simplifier le système fiscal et d'améliorer l'administration fiscale et le contrôle des frontières. Ils ont également encouragé une intégration plus poussée des revenus miniers dans la trésorerie.

Les administrateurs ont également souligné la nécessité d'améliorer la gestion des finances publiques et l'efficacité des dépenses publiques. Ils ont noté qu’il était essentiel d’obtenir des prévisions réalistes des recettes et des dépenses pour améliorer la crédibilité du processus budgétaire. Le rétablissement de la chaîne de dépenses et la limitation du recours aux procédures de dépenses d’urgence favoriseraient la transparence et la responsabilisation. Les administrateurs ont noté que la rationalisation de la fonction publique et l'amélioration de la rémunération augmenteraient son efficacité. Pour préserver la viabilité de la dette, les administrateurs ont souligné la nécessité de contrôler soigneusement les projets d’investissement public, d’éviter les emprunts coûteux et les prêts garantis, et d’élaborer une stratégie pour éponger les arriérés intérieurs.

Les administrateurs ont convenu que le fait d'affiner le cadre de politique monétaire renforcerait son efficacité. Ils ont exhorté la banque centrale à augmenter ses réserves de change pour pouvoir intervenir afin de stabiliser le marché, comme il se doit. Ils ont noté qu'une recapitalisation de la banque centrale contribuerait à renforcer son indépendance et à renforcer sa capacité à mener une politique monétaire et à promouvoir la stabilité financière.

Les administrateurs ont souligné qu'une amélioration de la réglementation est importante pour aider à préserver et à développer le système financier. Dans ce contexte, ils ont suggéré d’aligner le projet de loi bancaire sur les normes internationales. Pour améliorer le cadre de LBC / FT, les administrateurs ont encouragé les autorités à mettre en œuvre les actions prioritaires qui seraient identifiées dans le rapport d'évaluation du Groupe d'action pour la lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique centrale. Les administrateurs ont noté que la promotion de la microfinance favoriserait la croissance inclusive et l'inclusion financière.

Les administrateurs ont convenu que la lutte contre la corruption et l'amélioration de la gouvernance étaient essentiels pour renforcer l'efficacité des dépenses publiques et les perspectives de croissance. Pour renforcer la transparence et la responsabilisation dans la gestion des ressources naturelles, ils ont appelé à la mise en adjudication publique des actifs miniers, à la publication de tous les contrats miniers, à la divulgation de la propriété réelle des contractants et à la publication des états financiers vérifiés des entreprises d'État. Les administrateurs ont également exhorté les autorités à accélérer l'adoption de la loi anti-corruption et de la loi portant création d'une commission anti-corruption indépendante. Ils ont accueilli avec satisfaction la demande des autorités concernant une mission du Fonds chargée de mener une évaluation de la gouvernance. Les administrateurs ont souligné le besoin urgent d'améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements privés et promouvoir une croissance inclusive. Les priorités comprennent la réduction des formalités administratives, la simplification du système fiscal et la réforme du système judiciaire.

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