Pour ces ONG de la société civile, les participants à ce 1er forum devraient privilégier les autres formes d'énergie électrique qui peuvent être réalisées dans un temps record afin de servir la population. Elles doutent de l'achèvement du grand projet Inga 3 qui coûte des milliards et prendra des longues années pour sa réalisation.
« Notre message par rapport à ce forum qui est déjà lié à ce que nous faisons, est que lautorité doit mettre beaucoup plus laccent sur le développement dautres formes dénergies renouvelables. Lhydroélectricité on est daccord, mais il faut également développer les micro, pico, mini barrages, parce que cela sera plus bénéfique à la population congolaise que le grand barrage qui est le projet Inga 3. Un projet qui en termes de temps, risque de ne pas avoir lieu dans huit ans. Donc, il nous faut plus ou moins huit ans pour espérer que ce projet puisse bénéficier à la population et aux industries. Mais aussi, par rapport au coût, il nous faut plus ou moins 18 milliards de dollars américains pour construire ce barrage. Alors que nous avons le potentiel de développer des petites centrales un peu partout à travers le pays », a déclaré ce mardi à la presse, le secrétaire technique de la CORAP, M. Emmanuel Musuyu.
Cétait à loccasion dune journée scientifique de sensibilisation des universitaires sur limportance du développement de la technologie des énergies renouvelables en RDC.
« Les étudiants ou les scientifiques font partie de lélite congolaise. Et aujourdhui nous sommes en train de parler dune question assez importante qui cadre avec le développement. Parce quon a une vision de devenir un pays émergent, mais on le devient que quand on a de lénergie. Le pays a un potentiel assez énorme en termes dhydroélectricité et de lénergie solaire, de la biomasse et dautres sources dénergies renouvelables. Ce qui fait quil faut que les gens sintéressent davantage au développement de ce secteur de énergétique », a-t-il dit.
Musuyu estime que la loi libéralise le secteur de lénergie en République démocratique du Congo. Cependant, il nest pas sûr que bon nombre de Congolais connaissent quils sont capables aujourdhui de développer leurs propres initiatives ou construire leurs propres centrales que ça soit solaires, hydroélectriques ou nimporte quelle autre source dénergie.
« Cest là lobjet même de cette rencontre. On veut stimuler les techniciens, les universitaires à réfléchir davantage pour développer des projets dans le cadre des énergies renouvelables afin daccroître le taux daccès à lénergie électrique de la population congolaise qui atteint à peine 15 %. Lors de cette conférence, il y a des ingénieurs qui ont déjà construit leurs propres barrages, qui ont partagé leurs expériences. Ils ont affirmé quavec 5.000 dollars américains, en minimisant le coût, on peut construire une microcentrale électrique. Il y a lhonorable Bigabo qui na pas dépensé plus de 300.000 dollars américains, mais qui a construit dans le Sud-Kivu une centrale qui bénéficie à la population, il y a la lumière, il y a des emplois qui sont créés parce quil alimente des écoles, des hôpitaux, des ménages, etc. », a-t-il confié.
Et de conclure : « Ce qui fait quil y a cette opportunité de développer le secteur énergétique en pensant sur des solutions durables, mais aussi accessibles. Aujourdhui nous pensons que lautorité doit effectivement travailler de sorte que ce forum national sur lélectricité au Kongo-central ne soit pas un forum de plus. Que ça soit un forum qui développe la stratégie, une planification axé sur le développement communautaire à travers des projets qui partent de la base, et non des projets qui sont plutôt influencés par des bailleurs extérieurs ».
Lepetit Baende