La Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) est une manifestation internationale à caractère commercial, industriel, agricole et artisanale. Déjà à partir de 1973, elle était devenue membre de lUnion des foires internationales. La Fikin a connu des temps forts de son histoire, dautant plus quelle était un rendez-vous annuel à ne pas rater par les élèves qui nattendaient que les vacances pour sy rendre avec leurs familles. Quelques années après, elle a été victime des évènements malheureux qui lont suffisamment déstabilisée, notamment les deux pillages qua connus la République démocratique du Congo en 1991 puis en 1993. Aujourdhui, cet établissement nexiste plus que de nom, malgré des efforts fournis pour son maintien. Cinquante années plus tard, ladministration de la Fikin éprouve dénormes difficultés pour son décollage.
« Elle est restée lombre delle-même, comparable à un tombeau blanchi qui na que déclats dans lapparence », commente un observateur. Nombreux se demandent si la Foire internationale de Kinshasa joue encore son rôle comme dans le temps passé. Un rôle de détente et aussi du pool de commerce très intense non seulement pour la ville province de Kinshasa, mais aussi à travers le pays, lAfrique et le monde.
Une Fikin qui ressemble à un pandémonium
La Fikin ouvrait ses portes généralement dès le début des vacances scolaires, cest-à-dire le 2 juillet de chaque année. De nos jours, ces anciennes habitudes sont perdues. Cette année, lédition foraine 2019 a ouvert ses portes le samedi 03 août. Pour cette 50ème édition, le thème retenu est : « la promotion et linvestissement à travers la coopération économique ». La particularité de cette année est que lentrée dans lenceinte de la Fikin est gratuite, pour faciliter laccès massif de la population, excepté les samedis et les dimanches, réputés comme des jours des concerts, pendant lesquels des prix seront fixés.
Malgré cela, la Fikin nest plus un lieu de manifestation dactivités de tous genres, comme dans les années antérieures et ce nest plus un lieu fréquentable comme auparavant. Des témoins affirment quil ny a plus de jeux, plus de salons dexposition, etc. Les sites dignes pour enfants et de détente de tout genre sont quasi inexistants. Actuellement, la Fikin est beaucoup plus un espace funèbre quun lieu de divertissement ou un espace culturel. On y retrouve quand même un espace éducatif privé et de détente nommé « ELIM », pour les jeunes, enfants de tout âge. Cest un espace dans lequel est exposé un avion porteur pour informer les enfants.
La Fikin ressemble désormais à un pandémonium, à en croire des observateurs. Jusque-là, certains pavillons ne sont pas fréquentés, que ça soit par les requérants des stands ou par des simples curieux.
La réalité est que la Fikin possède dix pavillons, huit sont opérationnels, tandis que deux sont transformés en bureaux. Un pavillon est occupé par lhôtel de ville pour le contrôle technique qui ne paie rien, et lautre est occupé par des policiers depuis la période électorale. Cette situation inquiète la population qui vit aux alentours de celle-ci. Elle se sent en insécurité et surtout quil y a aussi la présence des brigands appelés « shégués ». Et elle demande aux autorités de pouvoir prendre des dispositions qui simposent pour déplacer ces hommes en uniformes et relancer cette foire.
Des kermesses, une menace à la Fikin
Très réputée par son degré élevé de trafic, la Foire internationale de Kinshasa na maintenant que quelques sociétés à compter au bout des doigts qui exposent leurs produits dans une carence totale de preneurs. Des tenanciers des débits de boissons et des restaurants de fortune souffrent dun manque criant de clients ; excepté les jours où des concerts et autres cérémonies sont programmés.
Le directeur général de la Fikin, Eugène Bokopolo, continue à implorer les partenaires à redonner la vie à son établissement qui tend à disparaître si on ny prête pas attention. Les commerçants qui ont loué des stands pour cette édition 2019 à la Fikin, déplorent le nombre réduit des clients. Les principaux sponsors comme la Bracongo et Bralima, ne sont motivés par la Fikin, par contre, des petites entreprises semblent y résister. Il ne faut surtout pas oublier que la Foire internationale de Kinshasa a maintenant dautres concurrents qui sont des kermesses, éparpillées un peu partout à travers la ville de Kinshasa, et ouvrent leurs portes bien avant que la Fikin.
Les observateurs disent même que la naissance de ces kermesses a vidé la Fikin de toute sa substance. Pour certains, la Foire internationale de Kinshasa semble être abandonnée par les autorités compétentes.
Son état actuel ne favorise pas ou mieux ne garantit plus les opérateurs économiques à bien réaliser leur business.
Lepetit Baende