Le Programme alimentaire mondial (PAM), en alertant le jeudi 30 mai dernier son rapport sur la faim, indexe directement les dirigeants Congolais sur leur responsabilité régalienne : assurer les besoins primaires à leur population.
Pourtant, la réalité est là : " La crise alimentaire qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) est la deuxième crise alimentaire dans le monde en termes de gravité après celle au Yémen".
Selon le Représentant du PAM en RDC, Claude Jibidar, intervenant sur ONU Info, les nombreux conflits qui secouent le pays depuis plus de deux décennies et qui ont connu une intensification depuis 2016, notamment dans lEst et le Sud-Est, ont provoqué un déplacement dramatique de populations rurales qui vivent de l'agriculture.
« Les paysans en RDC mangent parce quils peuvent cultiver et récolter, mais comme nous avons eu jusquà 4,5 millions de personnes déplacées dans ces zones rurales. Ce sont des gens qui nont pas pu continuer à cultiver. Cela a continué pendant plusieurs saisons agricoles et la situation sest détériorée avec le temps », a expliqué M. Jibidar lors de cet entretien avec ONU Info.
Plus précisément, l'organisation constate qu'environ 13 millions de Congolais vivent dans une insécurité alimentaire extrême, dont 5 millions denfants. Pire, les évaluations en cours montrent que la tendance à laggravation de l'insécurité alimentaire se poursuit, prévient PAM.
Pour répondre à cette crise, le PAM continue de renforcer son aide alimentaire et nutritionnelle en ciblant 5,1 millions de personnes cette année, dont 1,5 million reçoivent déjà une assistance nutritionnelle. Lagence se concentre notamment sur laide aux personnes déplacées en visant les sites de déplacés mais aussi les sites de retour.
« Les déplacements en RDC sont fréquents mais ils ne sont pas nécessairement de longue durée. Ce sont des conflits spontanés qui font que les gens vont fuir leur village. Alors on essaie daider les gens à retourner chez eux », a expliqué le Représentant du PAM. « En RDC, on peut voir deux ou trois récoltes par an, donc si vous aidez les gens à planter dans lespace de quelques mois vous leur donnez la capacité de pouvoir se prendre en charge en termes de nourriture ».
Autant dire que l'insécurité chronique dans les provinces à vocation agricole crée cette crise alimentaire. Autrement dit,. Pour juguler durablement la crise alimentaire,il au préalable pacifier toutes contrées où les groupes armés traditionnels ou occasionnels causent l'insécurité des paisibles citoyens.
Ainsi, lagence travaille sur le lien « aide humanitaire-développement-paix » en soutenant la sécurité alimentaire et la nutrition par lagriculture, lautonomisation des femmes et la consolidation de la paix.
Mais la pacification de l'ensemble du territoire national revient au gouvernement congolais à travers les forces armées de la défense et la Police. Au regard de cette urgence, le gouvernement Ilunga Ilunkamba est vivement souhaité au plus vite pour prendre à bras le corps cette crise alimentaire.
La RDC regorge plus de 88 millions d'hectares de terres arables réparties sur l'ensemble de son territoire tout en bénéficiant de deux cycles hydrographiques qui font que la production agricole peut à certains coins même durant toute l'année
Amédée MK