Cest depuis décembre 2014 que le PNUD et la SNV (Organisation Néerlandaise de Développement) avaient publié l « Atlas interactif des énergies renouvelables » en République démocratique du Congo. Cet atlas a eu le mérite de porter de 217 à 780 le nombre des sites de production des énergies renouvelables à travers le pays. Cet ouvrage donne 14 cartes nationales par type dénergie, 30 cartes danalyse thématique, 100 000 MW de potentiel national hydroélectrique, 10.000 MW propices aux micro, mini, pico hydroélectricité et 500 fiches de projets.
Cet atlas montre comment est reparti le potentiel hydroélectrique global du pays (les 100 000 MW) sur le territoire national. Sil était connu que le site hydroélectrique de INGA concentre, à lui tout seul, un potentiel estimé à 44 000 MW, rien nétait indiqué sur la répartition ventilée du reste du potentiel national. Avec cet Atlas, on réalise quun potentiel estimé autour de 10 000 MW se trouve largement décentralisé et offre au pays la possibilité de développer dautres centrales hydroélectriques mini ou petites (entre 1 et 10 MW) mais aussi des applications hydroélectriques encore mieux adaptées à la structure du marché local (micro et pico hydroélectrique qui sont en dessous du mégawatt) sur lensemble de ses 145 territoires.
Bien plus, ces sites sont situés en règle générale sur la partie la plus rurale de différents territoires qui constitue également la zone la moins desservie en énergie électrique (avec un taux daccès de 1 % en 2012). La plupart de ces sites ont fait lobjet détudes sommaires (qui renseignent, pour chaque site, les caractéristiques du cours deau en amont, les paramètres socio-économiques de lenvironnement immédiat ainsi que lestimation du potentiel et des besoins énergétiques locaux).
Cependant, les dirigeants congolais encore moins les opérateurs économiques privés, à qui il a été destiné, ne se sont jamais approprié cet atlas pour mettre en uvre des mini projets de construction de barrage. Pourtant, cet ouvrage permet de démocratiser la production et loffre de lélectricité sur lensemble de la RDC.
La mise en uvre des microprojets révélés dans cet atlas reste une solution pour booster significativement laccès à lélectricité en RDC. Alors que le financement des grands projets de production à Inga peine à être mobilisé, le gouvernement central et même les gouvernements provinciaux devraient se rabattre sur cet atlas pour fournir de lélectricité aux Congolais.
Il faut 66,767 milliards USD pour lélectricité pour tous en RDC
La SNEL avec ses 50 centrales (14 hydroélectriques et 36 thermiques) représente 94,25 % de la puissance totale installée (soit 2 441,02 MW), contre 5,75% pour lensemble des auto-producteurs privés (134,5 MW). Les trois nouveaux projets de centrales hydroélectriques en phase de construction pourraient juste améliorer, mais sans combler, la part de lhydroélectricité dans le bilan énergétique du pays : projets de Zongo II (150 MW) (la fin des travaux est intervenue en juin 2018 mais il faut attendre le transport et la distribution de lélectricité vers 2020) ; du Grand Katende (64 MW) ; et de Kakobola (9,3 MW) (fin des travaux prévus en août 2019, mais les travaux sont larrêt). Il faudra sans doute attendre la réalisation du projet Inga 3 (11 000 mégawatts) de 14 milliards USD qui avait été signé en octobre 2018 entre la RDC et deux entreprises, une chinoise et une espagnole, pour voir un début de solution au déficit énergétique en RDC. La réalisation de ce projet pourrait prendre entre 5 à 11 ans.
Le potentiel hydroélectrique techniquement exploitable en RDC est évalué à 774.000 GWh par an, pour une puissance exploitable denviron 100.000 MW. Seulement 2,6 % de ce potentiel est exploité à ce jour, soit environ 2.566 MW, dont 69 % (soit 1775 MW) au niveau du site dInga (351 MW à Inga 1 et 1424 MW à Inga 2). Le taux daccès de la population congolaise à lélectricité est de 9%, contre une moyenne africaine évaluée à 24,6 %. Les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de lélectricité pour tous en RDC sont évalués à 66,767 milliards Usd par le PNUD.
Amédée MK