La RDC dispose d'un Parquet financier pour poursuivre les auteurs des malversations des finances publiques

PAR Deskeco - 16 aoû 2019 14:15, Dans Actualités

Longtemps peu connu, le rôle du Parquet financier près la Cour des comptes a été expliqué au public jeudi à Kinshasa. C’est celui de veiller au maintien de l’ordre public dans le domaine des finances publiques et surtout de réprimer la faute de gestion. Le procureur général près cette juridiction financière, le professeur Sultan Kayumba Nkudi, l’a fait savoir  au cours d’un point de presse auquel ont également participé des avocats généraux (officiers du ministère public) Gilbert Mvuezolo, Nathalis Mbumba Nzuzi, Jean-Marie Mputu, Mbuya Wa Mbuya, Jean-Marie Moyenge Bikiro, Léon Katanga Mwamba, Nongo, etc.

Jusque-là, bon nombre de Congolais n’avaient pas connaissance du rôle du Parquet financier près la Cour des comptes. Ce qui ne doit plus être le cas aujourd’hui. Dans sa communication, le professeur Sultan Kayumba Nkudi a indiqué que le Parquet financier est là pour garantir l’ordre public, l’organisation et la discipline dans la gestion des biens et services publics, dans la gestion des finances de l’Etat et dans la tenue des comptes de l’Etat. Lesquelles doivent être conformes aux normes, aux procédés, aux règles et aux principes de gestion publique tels que définis par la loi.

Le Parquet financier tire donc son fondement notamment dans la Constitution de la République, dans la Loi relative aux finances publiques (LOFIP) et dans la Loi organique portant composition, organisation et fonctionnement de la Cour des comptes en République démocratique du Congo. 

Il a, entre autres missions, de réprimer la faute de gestion pour assainir la gestion publique ; veiller au maintien de l’ordre public dans le domaine des finances publiques ; accompagner les pouvoirs exécutif et législatif, respectivement dans la gestion rationnelle de l’appareil de l’Etat et de l’économie nationale et dans la confection des lois rationnelles ainsi dans le contrôle parlementaire ; ainsi que collaborer avec le pouvoir judiciaire (Cour de cassation) par rapport aux fautes de gestion entraînant des infractions d’ordre pénal.

Un rôle susceptible de permettre au pays d’obtenir un budget conséquent

Le Parquet général près la Cour des comptes a plusieurs attributions et compétences. D’abord en matière des recettes en général. Notamment, celles de poursuivre les fautes de gestion commises par tout agent public de l’Etat en matière des recettes, en vue de réhabiliter le trésor public dans ses droits.

Le Parquet financier exerce aussi les compétences de mener les investigations nécessaires sur la situation des recettes constatées, liquidées, ordonnancées, recouvrées et nivelées au compte général du trésor ; de donner ses observations sur tout rapport des recettes fait par les chambres de la Cour des comptes ; de déférer les opérations présumées constitutives de faute de gestion à la Cour des comptes, de même que toutes les infractions financières, fraudes fiscales, cas de corruption et de détournement des deniers publics, auprès des juridictions compétentes (Parquet) via le Ministère de la Justice qui a une compétence liée et non d’appréciation. 

En matière des dépenses en général, les attributions et compétences du Parquet financier près la Cour des comptes se résument à sanctionner la faute de gestion commise par tout agent public de l’Etat en matière de l’utilisation des crédits budgétaires, en vue de la réalisation des 5 E (économie, efficacité, efficience, éthique et environnement). 

Mais aussi, veiller à ce que la Cour des comptes à travers son greffe, puisse recevoir pour évaluation, les politiques, les programmes et les actions publics mis en œuvre par le Gouvernement central, les gouvernements provinciaux, avant leurs exécution ; et suivre l’exécution des recommandations de la Cour se rapportant à ces programmes et actions publics. 

Conformément au pouvoir d’investigations du Ministère public tel que défini à l’article 17 de la loi organique sur la Cour des comptes, le Parquet financier intervient dans la lutte contre la corruption, la fraude fiscale et le détournement des deniers publics. Pour le procureur général Sultan Kayumba, le rôle de sa juridiction financière s’il intériorise, cela permettra au pays d’obtenir dans les jours à venir, un budget de l’Etat capable de faire face aux besoins des populations congolaises.

Lepetit Baende

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