Tshopo-Equateur: Un financement de la coopération belge alimente le conflit foncier

PAR Deskeco - 25 avr 2019 15:00, Dans Actualités

Dans cette enveloppe, on note l’apport de 11 millions USD de l’agence belge de développement BIO.

Le rapport indique, par ailleurs, que les visites de terrain réalisées en juin, juillet et août 2018 par trois délégations différentes, à savoir le Réseau Ressources Naturelles (RDC), le CNCD-11.11.11 (Belgique) et une délégation officielle de parlementaires (Allemagne), apportent des conclusions concordantes.

Des communautés locales méprisées

Dans les plantations, les conditions de travail sont mauvaises : les agents travaillent de 5 heures du matin jusqu’à des heures tardives, pour gagner 29.000 FC soit 17,5 dollars américains par mois. Alors que le salaire des dirigeants sont plus élevés. Sur 30.000 hectares en cours d’exploitation, une seule école a été construite depuis 3 ans. L’huile de palme produite par FERONIA-PHC est inaccessible pour la majorité des habitants des régions concernées, trop pauvres, dénonce CNCD-11.11.11.

Le processus de consultation ne respecte pas les standards internationaux et les infrastructures sociales exigées par la Coopération belge ne sont pas réalisées ; l’engagement de personnel diplômé issu de ces communautés locales pose problème ; ceux qui travaillent subissent des mauvais traitements de la part des grades industriels, renseignent le rapport.

Tension entre les habitants et Feronia

Plusieurs ONG renseignent que depuis le 16 mars dernier, les habitants de Bolombo et Bokala-Wamba ont barré des routes utilisées par les plantations pour évacuer les grappes de graines à huile. Les militaires auraient tiré à balles réelles pour tenter de dissuader les villageois. Et la tension n’est pas toujours retombée jusqu’à ces jours. Même la Coopération belge n’est pas parvenue à imposer à l’entreprise la résolution des conflits et la réalisation des conditions liées à l’octroi du financement.

Ces habitants réclament la restitution d’une partie des terres, l’arrêt des mauvais traitements de la part des gardes industriels, la possibilité d’avoir accès à l’huile produite pour leur alimentation ; exigent que la Coopération belge impose à FERONIA-PHC la mise en place d’une procédure de médiation avec les organisations choisies par les communautés pour les accompagner; la restitution des terres inutilisées; un moratoire sur les extensions de cultures et sur l’utilisation des forêts.

Les plantations de palmiers à huile gérées par la société agroalimentaire canadienne FERONIA Inc. se sont toujours heurtées à l’opposition des populations locales. Cela, dès leur mise en place par le précédent propriétaire des plantations, la multinationale agroalimentaire Unilever.

La présence des plantations de palmiers à huile en République démocratique du Congo s’est régulièrement traduite par des incidents violents et des conflits. En 2015, sept enfants se sont retrouvés orphelins après que les policiers ont tué leurs deux parents pygmées pour avoir pris quelques noix de palmiers à huile dans les plantations pour nourrir leurs enfants.

FERONIA-PHC occupe actuellement 100 mille hectares acquis de la multinationale Unilever, qui les avaient reçus de l’administration coloniale belge au début du 20ème siècle. Avant cette acquisition, ces terres étaient exploitées par les communautés locales, suite à l’arrêt de production par la multinationale Unilever.

VM

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